Opinion

Opinion - Feux extérieurs au bois et le Vivre ensemble

le samedi 06 février 2021
Modifié à 17 h 29 min le 11 février 2021

D’emblée, j’avoue, je suis écologiste et je n’ai plus de foyer extérieur au bois depuis plusieurs années, trop de végétation dans ma cour. Comme plusieurs, je suis le débat sur les feux extérieurs au bois sur les réseaux sociaux et je suis attristée de constater sa polarisation.  Certains arguments utilisés de part et d’autre m’ont particulièrement interpellée.  En voici quelques-uns : La critique du pourcentage de personnes sondées qui vivent en logement, comme si les locataires n’auraient pas dû être questionnés. Vraiment? Pas de cour, pas le droit de donner son avis?  Et pourtant, certains locataires doivent bien subir la fumée des feux avoisinants. Les études indiquant la nocivité de la fumée visaient les feux de foyers intérieurs et non pas extérieurs, on allait même jusqu’à dire que c’était de la fausse information (?!).  Les fines particules et le Co2 libérés se retrouvent dans l’environnement d’une façon ou d’une autre. Les feux sont autorisés dans le réseau de la SÉPAQ, donc ce n’est pas si dommageable pour l’environnement.  Ici, on oublie de prendre en compte que les campings ne sont pas situés en ville (sauf celui du parc des Îles-de-Boucherville, je sais). La pollution atmosphérique causée par les industries, les avions, les automobiles est déjà trop importante dans les villes. L’impact des feux de foyers au bois (intérieurs et extérieurs) pourraient logiquement ajouter à la dégradation de la qualité de l’air.  Et cela doit être probablement plus ressenti par les personnes qui souffrent de maladies respiratoires, ou cardiaques.  Celles-ci ne vont-elles pas éviter les situations où elles pourraient être exposées à la fumée?  À la maison, en ville, c’est différent. Il n’y a pas de contrôle sur son voisin. Le sondage a utilisé une méthode scientifique, signe de sa crédibilité.  Cela semble, au premier abord, incontestable et juste, mais on peut comprendre le scepticisme de certains citoyens quand on indique que la sélection des participants a été faite au prorata de chacun des arrondissements.  Donc la majorité des répondants sont des résidents du Vieux-Longueuil.  Ça devient discutable quand on sait que les citoyens du Vieux-Longueuil vivaient déjà avec une interdiction de faire des feux [NDLR.: foyers] extérieurs au bois. Les citoyens des arrondissements de Saint-Hubert et de Greenfield Park, qui sont véritablement concernés par une nouvelle réglementation, se retrouvent pratiquement en minorité.  Est-ce que cela a pu influencer le résultat du sondage? Malheureusement, un sondage n’est pas une consultation publique.  On n’y remet pas de mémoire, il n’y a pas de réflexion en amont, c’est différent. Une consultation publique aurait peut-être aidé à l’acceptabilité sociale d’une nouvelle réglementation ou au minimum à un dialogue constructif. Serions-nous rendu-là si personne n’avait abusé de ce droit de faire des feux, si tous les citoyens avaient respecté la réglementation et/ou avaient démontré un peu plus de sensibilité pour son voisin? Et si on se reprenait le problème sous l’angle du vivre ensemble. Pourquoi ne pas commencer par questionner son voisin pour savoir si les feux de bois l’incommodent?  Autrement dit, est-ce que je suis disposé à éviter de faire des feux extérieurs au bois si mon voisin m’informe qu’il ou un membre de sa famille souffre de problèmes respiratoires ou cardiaques et que la fumée l’incommode au point qu’il faille rentrer à la maison et/ou fermer ses fenêtres? Apprendre à vivre en communauté, entraide et collaboration, écoute et compréhension, sont des valeurs que nous devons développer pour faire face aux crises climatiques, écologiques et économiques qui subviendront dans un avenir trop rapproché.  On ne réussira pas autrement. Carole Mainville