Opinion

OPINION. Quels sont les effets de l’apiculture urbaine sur les pollinisateurs indigènes ?

Il y a 6 heures
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(Photo: Le Courrier du Sud - Archives)

Tout le monde connaît l’abeille domestique qui nous procure le miel (Apis mellifera), la grande vedette du monde des insectes. Il faut savoir qu’en fait ce n’est pas une abeille indigène du Québec, mais bien d’une espèce introduite dans les années 1600, originaire de l’Europe.
 
Depuis quelques années plusieurs reportages sonnent l’alarme sur le déclin des abeilles et des pollinisateurs en général. Nous sommes portés à croire que de se lancer dans l’apiculture urbaine est un bon moyen d’aider la biodiversité des pollinisateurs, mais qu’en est-il vraiment?

La Ville de Longueuil, à son honneur, met l’accent sur la conservation de la biodiversité des pollinisateurs, en permettant les ruches. Mais quel est l’impact de l’apiculture urbaine, sur la biodiversité indigène?  Les abeilles étant les pollinisateurs plus connus font partie de l’ordre des hyménoptères, L’abeille domestique, se nourrit principalement de nectar qu’elle récupère dans les fleurs au détriment d’espèces sauvages de pollinisateurs. Elle entre donc directement en compétition pour les ressources disponible sur le territoire. Plusieurs études scientifiques ont démontré que l’abeille domestique n’est pas le pollinisateur le plus efficace pour les plantes indigènes et cause même le déclin de nos pollinisateurs indigènes en s’appropriant leurs ressources.

Depuis 2019, la société d’agriculture urbaine de Longueuil procure des ruches aux citoyens qui en font la demande, sans aucun encadrement ou suivi. En janvier 2020, la Ville s’est dotée d’une politique d’agriculture urbaine et en juin 2021, le journal publie que la Ville se dotera aussi d’une politique sur l’apiculture urbaine. Malgré nos recherches, nous n’avons pas trouvé de suite à ceci. Il serait important qu’une étude soit faite par la Ville, pour connaître la capacité de support du milieu pour pouvoir ensuite contrôler le nombre de ruches et surtout d’en faire un suivi adéquat. Par exemple, une étude faits à Montréal, par Alain Péricard, parrain de l’apiculture urbaine à Montréal, démontre que la capacité de l’île de Montréal est de 30 ruches et que le nombre actuel est estimé à 1500 ruches. Nos intentions en tant que citoyens sont bien intentionnées mais nous ne voudrions surtout pas nuire à notre environnement!

Donc nous voudrions avoir un suivi, Madame la mairesse. Les études ont-elles été faites à Longueuil pour connaître la capacité de support du milieu et l’impact de ces ruches sur la biodiversité des pollinisateurs indigènes ? 


Écrit par Yan Blondin, Sofie Fékété, Claudia Grondin, étudiants au certificat en écologie à UQÀM, Février 2025