Opinion

Opinion : Sommes-nous dus pour un renouveau en politique ?

le mercredi 19 juin 2024
Modifié à

Catherine Fournier (Photo: Le Courrier du Sud − Archives)

C’est le 7 novembre 2021 que la Coalition Longueuil menée par Catherine Fournier a remporté les élections de façon écrasante. Sur les 15 sièges, ce sont 13 sièges qui appartiennent à l’Équipe Fournier. Comme beaucoup de citoyens, je croyais assister à un vent de changement en politique municipale. La mairesse avait misé sur la transparence, sur la proximité avec les citoyens et l’environnement pour être élue, ce qu’elle a réussi avec brio. Cela fait bientôt trois ans que cette élection a eu lieu et je suis devenu très sceptique sur ce vent de changement. 

L’exemple le plus éloquent est le dossier de l’aéroport Saint-Hubert. La question n’est pas de savoir si nous approuvons ou non l’expansion des activités de l’aéroport, la question réside plutôt dans la capacité de la mairie de jouer son rôle dans la défense des intérêts de ses citoyens vis-à-vis cette expansion.

Dès l’annonce en 2023 de l’expansion de l’aéroport, notre mairesse a fait la tournée des médias afin de soutenir et de vendre ce projet controversé à la population, clamant une forme d’acceptabilité sociale dont la démonstration n’a jamais été faite. 

Depuis des années, des citoyens soulèvent des enjeux en lien avec le respect de l’environnement ou en lien avec l’impact de l’aéroport sur la santé des citoyens. La mairesse et ses conseillers offrent des réponses que l’on ne pourrait qualifier que de vague. Pour les paraphraser, l’aéroport ne relève pas du palier municipal, ce n’est pas leur problème… malgré les investissements de la ville pour adapter le secteur. Sur l’impact que l’aéroport a sur la santé des citoyens, les lèvres de nos élus sont scellées, aucun mot n’en sort. Selon les aveux mêmes de la mairesse, nos élus ont fait le choix d’être assis à la table de l’aéroport et de ne pas dire un mot. Pour eux, être autour de la table permettra de faire des gains. Pour nous, simples citoyens, cela signifie que nos élus ont abdiqué de leurs responsabilités de défendre leurs citoyens.

Autre situation, le cas du campement d’itinérants près de l’école primaire des Petits-Explorateurs a attiré l’attention de plusieurs médias. Néanmoins, ce camp ne date pas d’hier. Lorsque les citoyens ont soulevé des enjeux avec ce camp auprès des élus, ils se sont fait dire d’être patient, d’être compréhensif, qu’un plan allait voir le jour. Mis à part quelques mots de sympathies, les citoyens n’ont reçu aucun appui de leurs élus, mais aucun geste concret n’a été démontré. Le citoyen ordinaire ne déteste pas les personnes en situation d’itinérances, il veut seulement être écouté lorsqu’ils rencontrent une problématique même s’il a le privilège d’avoir un toit sur la tête. Mais encore une fois, le citoyen a l’impression de passer en dernier.

Ce ne sont pas les seules situations que l’on pourrait soulever. Nous pourrions, entre autres, mentionner les changements unilatéraux du format de la séance du Conseil de ville, qui vient restreindre l’accès et le temps de parole des citoyens. 

Le fait de soulever des enjeux ne signifie pas que nous nous opposons, cela veut seulement dire que nous avons des inquiétudes, que nous voulons des réponses de nos élus. Malgré cela, de nombreuses questions restent sans réponse.  Les citoyens sont en droit d’être écoutés et d’obtenir des réponses autant sur l’aéroport, l’itinérance, les Conseils de ville, la taxation, les dépenses, la mobilité.

Cher élus, ce texte n’est pas le résultat d’une colère, mais plutôt d’une déception. Nous nous étions fait promettre une proximité et de la transparence, mais c’est plutôt un sentiment de trahison qui nous habite. Je crois que nous sommes dus pour un débat démocratique en bonne et due forme. 

Vivement les élections de 2025 !

Vincent Lavigne