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Paniers de Noël de Suzie en Montérégie: toute une expérience

le dimanche 18 décembre 2016
Modifié à 0 h 00 min le 18 décembre 2016

COMMUNAUTÉ. Comme les nombreux participants à l'opération Les paniers de Noël de Suzie–Telus, l'équipe du Courrier du Sud a rempli un panier pour une famille dans le besoin et pris le temps de livrer nourriture et cadeaux à son domicile: une expérience unique qui rappelle l'importance de l'entraide en ce temps des Fêtes.

Ils étaient plusieurs dizaines de bénévoles, de personnalités ou de citoyens à participer à la dixième édition de l'activité caritative organisée par la directrice générale de la Fondation du centre jeunesse de la Montérégie Suzie Roy. Grâce aux dons, ce sont 158 familles et 418 enfants sélectionnés par des intervenants sociaux qui ont bénéficié de paniers de Noël.

Chaque enfant s'est ainsi vu remettre deux cadeaux personnalisés tandis que les familles ont pu choisir des denrées alimentaires en complétant une liste. En se rendant chez les familles, les participants ont, quant eux, partagé la joie d'enfants qui n'auraient pour la plupart pas pu fêter Noël par manque de moyens; un geste concret permettant de s'immerger dans la réalité difficile de bon nombre de familles au Québec.

Ainsi, dès 8 h, au Maxi de l'arr. de Saint-Hubert, les bénévoles se sont relayés pour assurer l'accueil des participants, tantôt aidant à remplir les paniers, tantôt les accompagnant chez les familles. Parmi ces bénévoles, 12 jeunes futurs policiers du cégep Ahuntsic s'étaient portés volontaires cette année. 

Un panier, des vies et des visages

Accompagné de deux jeunes apprentis policiers bénévoles, Le Courrier du Sud s'est rendu chez une de ces familles à Longueuil. Ce fut celle de Chantal, mère monoparentale de trois enfants. Victime de violence conjugale, cette dernière vit depuis deux ans sous protection grâce à la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) et à la police. La famille, qui a dû fuir sa ville d'origine après avoir vécu de lourds traumatismes, essaye de se reconstruire tant bien que mal. Depuis, Chantal – nom d'emprunt permettant de ne pas révéler son identité – s'occupe à temps plein de son fils aîné, 8 ans,  handicapé et non scolarisé. La mère de famille ne peut pas travailler et vit de l'aide sociale.

Très touchée de notre venue, elle a contemplé longuement ses enfants en train de déballer leurs cadeaux.   

«Je ne savais pas comment faire pour Noël, a-t-elle expliqué, les yeux humides. Je ne pouvais pas acheter de cadeaux. Tout ça, c'est irréel; je suis bouche bée», a-t-elle ajouté en montrant les nombreux sacs d'épicerie déposés sur le sol de son appartement. 

«Avant, quand je travaillais, j'étais contre l'aide sociale, a confié la mère de famille. Puis je me suis retrouvée dans une situation difficile. Et c'est dur de demander de l'aide; je suis tellement gênée de le faire... Mais la réalité, c'est que je ne mange pas pour pouvoir donner à manger chaque jour à mes enfants.»

Pour les deux étudiants en techniques policières originaires de Longueuil, cette rencontre a été un électrochoc.

«Je vais m'en souvenir toute ma vie, a lancé Félix-Antoine, ému. Ce sont ces gens-là que je veux servir et protéger plus tard.»

C'est d'ailleurs le jeune homme de 18 ans qui a convaincu ses camarades du cégep Ahuntsic d'être bénévoles pour l'événement.

Justine, 19 ans, a également été bouleversée par cette maman démunie.

«C'est gratifiant de voir qu'on a pu amener un peu de bonheur chez eux, a déclaré la future policière. Souvent, on ne se rend pas compte à quel point cela peut être difficile pour certaines personnes. Je ne suis pas émotive, mais là, j'étais proche des larmes.» 

Les paniers de Suzie font des petits

Le projet philanthropique de Suzie Roy ne cesse de prendre de l'ampleur. En outre, l'enseigne Maxi est passée cette année de simple partenaire à commanditaire en versant à la fondation un montant de 10 000$. Le directeur du groupe Maxi, Maxi&cie Patrick Blanchette a d'ailleurs déclaré vouloir augmenter la contribution du groupe et développer le concept dans d'autres régions.

«Il y avait une relation naturelle entre Maxi et une cause comme celle de Suzie, a expliqué le directeur. Se procurer des denrées et aller les porter chez les gens dans le besoin, cela rejoint nos valeurs.»

L’an dernier, l’activité avait déjà permis d’aider 111 familles et 333 enfants.

Pour faire un don en ligne: www.jedonneenligne.org