Patrimoine bâti (15) : un Vieux Marché qui défie le temps !
L’un des plus beaux immeubles du Vieux La Prairie est sans contredit celui du Vieux Marché qui abrite aujourd’hui les locaux de la Société d’histoire de La Prairie-de-la-Magdeleine (SHLM) et du Théâtre Optimiste, rue Sainte-Marie. Construit par la Ville en 1862, il abrite d’abord une caserne et des étals de bouchers.
Directrice générale de la SHLM, l’archiviste Caroline Laberge ne cache pas sa joie de pouvoir travailler dans un si magnifique lieu. «On fait des jaloux auprès des autres sociétés d’histoire!» lance-t-elle en riant.
Une caserne et des étals de bouchers occupent encore les lieux au début du 20e siècle. (Photo: SHLM)
L’espace fait également office de bureau du tourisme pour le Vieux-La Prairie. «L’été il y a beaucoup de va-et-vient. On accueille en moyenne 2000 personnes par année. Et nos visites guidées du Vieux-La Prairie ont attiré l’an passé 1500 personnes», souligne fièrement la directrice générale.
Mme Laberge indique que l’endroit est fréquenté par beaucoup d’Américains ayant des racines canadiennes-françaises. «Ils viennent ici et on leur montre l’endroit où vivait leur ancêtre, où il a été baptisé, où il faisait ses courses. Certains deviennent très émotifs!»
Un peu d’histoire
Le besoin d’une caserne était énorme après le violent incendie de 1846. Faute d'entretien, les pompes à feu ont refusé de fonctionner. Seulement une vingtaine de bâtiments ont échappé au désastre.
Le boucher Sainte-Marie occupe les lieux en 1920. Notez à droite la publicité de la bière Molson installée à l’entrée de la taverne Patenaude disparue dans un incendie en 1994. (Photo: SHLM)
Société littéraire
Dès l’ouverture du bâtiment, une troupe de théâtre et la Société littéraire de La Prairie – cette dernière existant depuis 1853 – logent à l’étage. «Une société littéraire, c’est un club sélect où des hommes se rassemblent pour fumer, lire, discuter de politique, de culture et d’histoire, raconte Mme Laberge. On essaie de s’instruire en groupe sous l’égide, bien évidemment, de l’Église. Peu à peu, on y joue aussi au billiard, au ping-pong et aux cartes. Mais pas à l’argent parce que c’est interdit par l’Église!»
La Société littéraire mettra fin à ses activités en 1983.
Le chef de police Germain Provost devant l’immeuble en 1955. (Photo: SHLM)>
Cellules
Un poste de police occupe les lieux au 20è siècle, jusqu’à la fin des années 1960. «Il s’agit d’un poste avec deux ou trois constables. Il y a deux cellules pour faire dégriser ceux qui troublent la paix. On ne parle pas d’emprisonnement à long terme», précise l’archiviste.
D’ailleurs, la porte de l’une des cellules est exposée en permanence au local qui sert également de musée. On peut aussi y admirer une imposante maquette du village de La Prairie.
Le bâtiment abandonné au milieu des années 1970. (Photo: SHLM)
Au tournant des années 60 et 70, le bâtiment est abandonné. «On a des photos du Vieux-La Prairie à cette époque. C’est délabré et laissé à l’abandon», poursuit-elle.
Heureusement, au cours des années 1970, un regain pour le patrimoine fait son apparition dans la communauté. En 1972, la Société historique est fondée et en 1975, le Vieux-La Prairie devient le 2è arrondissement historique reconnu au Québec après le Vieux-Québec. L’année suivante, la SHLM emménage dans le Vieux Marché.
Et l’histoire se poursuit toujours!
Le Vieux Marché au cœur du Vieux-La Prairie. (Photo: Le Courrier du Sud – Sylvain Daignault)
Vieux Marché de La Prairie
- Année de construction : 1862
- Adresse : 249, rue Sainte-Marie, La Prairie
- État : abrite les locaux de la SHLM et du Théâtre Optimiste