Pauline Émard, l'une des rares à avoir vu le R-100 de ses propres yeux !
Pauline Émard avait 6 ans le 1er août 1930. Elle est l’une des rares personnes encore vivante aujourd’hui à avoir vécu la fébrilité entourant le passage du R-100 à l’aéroport de Saint-Hubert.
La femme de 91 ans n’oubliera jamais ce moment, même 85 ans plus tard. «On était tous sur la galerie. Notre maison était située sur le chemin de l’aviation et nous étions là vers 5h pour voir le dirigeable. C’était magnifique!», raconte la vieille dame avec enthousiasme.
Toute la famille avait suivi durant plus d’une semaine et une bonne partie de la nuit la description du voyage historique de R-100 à la radio. Ce qu’elle retient de ce moment inoubliable, c’est la foule immense venue voir l’engin qui arrivait du vieux continent.
«Ce qui m’avait impressionnée, c’est le monde, monsieur! Il y avait tellement de monde, c’était épouvantable.»
Même si elle était encore en bas âge, Pauline Émard se souvient très bien du moment. «Les gens arrivaient par le train et il y avait des files d’attente immense pour voir le dirigeable.»
Durant les 12 jours qu’il passe à Saint-Hubert, plus de 3000 personnes accèdent au dirigeable par l’ascenseur d’une tour construite pour l’occasion sur la piste de l’aéroport. La tour sera détruite quelques années plus tard.
Pauline Émard était trop jeune, mais deux de ses sœurs avaient visité le dirigeable. «Elles avaient obtenu des passes pour y entrer.»
Il faut dire qu’à ce moment, le Canada subissait encore les contrecoups de la crise économique de 1927 et la visite de ce dirigeable, symbole de l’avenir du transport aérien de l’époque, constituait une véritable manne pour la région.
«Cette visite a été une bonne chose pour l’aéroport et l’activité économique de la région, raconte la dame, qui a passé toute sa vie à Saint-Hubert. Malheureusement, aujourd’hui, on détruit des hangars et il y a beaucoup moins d’activités qu’auparavant à l’aéroport.»