Plafonnement du salaire de la mairesse: Longueuil se penchera d’abord sur la rémunération de tous les élus
Ce n’est pas de sitôt que les Longueuillois verront leur mairesse implanter un règlement qui plafonnerait son salaire. Les élus entendent d’abord revoir la rémunération de l’ensemble des membres du conseil. Le conseil municipal a accepté à la majorité le délai additionnel «pour une durée indéterminée» que demandait le comité exécutif pour produire un rapport sur la proposition, soumise par le conseiller de l’opposition Benoît L’Écuyer le mois dernier, de créer un règlement qui plafonnerait le salaire de la mairesse. À son salaire de base de 148 090$ s'ajoutent des sommes pour ses responsabilités à l'Agglomération, à la Communauté métropolitaine de Montréal et à l'Autorité régionale de transport métropolitain, en plus de l'allocation de dépenses qui est versée à tous les élus. Sa rémunération globale se chiffre à 240 000$. Les trois élus de Longueuil Citoyen et la conseillère indépendante Colette Éthier s’y sont opposés. Les documents liés à l’autorisation d’un délai additionnel stipulent qu’il est recommandé de reporter l'avis du comité exécutif «tant et aussi longtemps que les membres du conseil n'auront pas statué sur les modifications à y avoir relativement à la rémunération des membres du conseil municipal». La mairesse s’était déjà montrée ouverte à la suggestion du conseiller maintenant indépendant Steve Gagnon de soumettre à l’analyse la rémunération de l’ensemble des membres du conseil. À la séance du conseil du 2 juillet, les élus semblaient afficher un certain consensus à l’égard de cette idée. «Oui, on va le faire ensemble, et regarder la rémunération de l’ensemble des élus», a avancé Mme Parent, en réponse à une citoyenne qui suggérait qu’un comité soit formé pour étudier la question. C’est ma volonté, qu’on le fasse de façon non partisane, dans l’intérêt de tous et du rôle que chacun joue.» Steve Gagnon a dit accepter le délai supplémentaire, tout en souhaitant que le conseil soit accompagné d’experts afin de passer à une «analyse sérieuse» de la rémunération et qu’une décision «intelligente et respectueuse des Longueuillois soit proposée le plus rapidement possible». Une décision qui ne doit pas «se baser sur des instincts partisans», croit-il. Mais cette démarche n’exclut pas de devoir prendre action pour éviter le cumul des rémunérations [de la mairesse], précise-t-il, affirmant que si Mme Parent n’entend pas la grogne des citoyens entourant son salaire, elle pourrait en payer le «prix politique» en 2021. «L’un n’empêche pas l’autre» Pour le chef de l’opposition Xavier Léger, soumettre la rémunération de l’ensemble du conseil à l’analyse – une proposition qu’il approuve – n’excluait aucunement de «stopper l’hémorragie de fonds publics» que représente à ses yeux le salaire de Sylvie Parent. Il a d’ailleurs demandé pourquoi un délai supplémentaire est nécessaire à Longueuil, alors que le maire de Laval s’est engagé à plafonner son salaire et qu’un règlement est déjà en vigueur à cet effet à Montréal. En approuvant le délai, le conseil a «voté à toute fin pratique pour le maintien du salaire de la mairesse à 240 000$, un niveau de rémunération qui indigne de nombreux citoyens et qui est nettement exagéré considérant la taille de la ville, les responsabilités assumées par la mairesse et la capacité de payer des citoyens», estime-t-il. «Des élus d’autres villes ont déjà plafonné leur salaire depuis 2017, a aussi fait valoir Benoît L’Écuyer. J’ai de la misère à comprendre pourquoi on doit attendre. On n’a pas besoin d’attendre l’étude sur l’ensemble de la rémunération des élus pour corriger le seul salaire déraisonnable. C’est une question de volonté politique.» «Les citoyens sont en colère et c’est très compréhensif, a-t-il poursuivi. La majorité a accepté le report indéterminé. Ça devient très gênant.»