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Pluies diluviennes : le programme d’aide aux sinistrés doit être adapté, selon des maires

le mercredi 21 août 2024
Modifié à 14 h 31 min le 21 août 2024
Par Guillaume Gervais

ggervais@gravitemedia.com

La CMM travaille depuis 2018 au déploiement d’une expertise métropolitaine en matière de gestion des risques d’inondation. (Photo : Le Reflet – Archives)

La Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) demande au gouvernement du Québec d’adapter le Programme général d’assistance financière lors de sinistres (PGAF), après le passage de la tempête tropicale Debby qui a déversé plus de 150 mm de pluie dans le Grand Montréal en moins de 24 heures, le 9 août.

La CMM soutient que ces quantités de pluie «représentent plus du double des valeurs enregistrées sur 24 heures dans les 20 dernières années». Elle aimerait que le programme d’assistance financière «reflète la nouvelle réalité climatique et couvre les refoulements d’égout causés par le ruissellement urbain lors d’épisodes de pluie diluvienne».

«C’est important d’avoir un programme simple et efficace, souligne Christian Ouellette, maire de Delson et vice-président de la commission de l’aménagement et de la mobilité de la CMM. Après tout ce que les sinistrés ont vécu; des travaux d’urgence pour limiter la contamination à la relocalisation temporaire, en passant par le suivi avec les assurances, ils sont épuisés. La demande d’aide gouvernementale ne doit pas être un fardeau supplémentaire.»

À l'heure actuelle, le programme couvre seulement les dommages liés à un cours d’eau. La CMM aimerait qu’il soit élargi pour inclure «les inondations engendrées par les refoulements d’égout ou les infiltrations, et ce, même s’il n’y a pas eu de débordement d’un cours d’eau». Le premier ministre du Québec, François Legault, avait d’ailleurs ouvert la porte à bonifier la portée du programme lors de son passage dans Lanaudière, le 15 août. Toutefois, la CMM a des réserves.

«Les paramètres cités par le ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel, dans un communiqué diffusé par son cabinet, demeurent flous ou inadaptés, parlant de causes ’’mixtes’’ d’inondation et des ’’débordements de cours d'eau ayant mené aux refoulements d'égout’’, indique la CMM, qui regroupe notamment des villes de l'agglomération de Longueuil. Sur le site Web du gouvernement, vers lequel les citoyens sont également [dirigés], il est encore indiqué que les refoulements d’égout sont exclus du programme.»

La CMM aimerait que le gouvernement puisse «clarifier ce qui constitue un sinistre admissible selon le programme dit plus flexible et de modifier les critères énoncés pour qu’ils soient conséquents».

«À la mesure des municipalités qui s'adaptent et investissent des sommes sans précédent dans la réfection et la résilience des infrastructures souterraines, le gouvernement du Québec devrait adapter son programme gouvernemental pour offrir une réponse robuste à nos concitoyennes et nos concitoyens affligés par ces nouvelles réalités climatiques, a soutenu Catherine Fournier, mairesse de Longueuil et vice-présidente du comité exécutif de la CMM. Les conséquences dramatiques des pluies torrentielles du 9 août dernier, comme l’avaient été celles du 13 septembre 2022, nous pressent d’agir sans plus attendre.»

Réclamations

Le Bureau d’assurance du Canada (BAC) a noté qu’environ 70 000 réclamations en assurance habitation ont été reçues par les assureurs du Québec une semaine après les pluies diluviennes, soit dix fois le volume habituel.

Pour bien documenter ses réclamations, le BAC rappelle aux sinistrés qu’il faut dresser la liste des biens endommagés et joindre des photos, regrouper les reçus des biens endommagés et conserver les factures des dépenses encourues en raison du sinistre.