Policière tuée : le système est malade

Cette semaine, j’aimerais commencer ma chronique en offrant mes condoléances aux proches et collègues de la sergente de la Sûreté du Québec Maureen Breau, tuée en service à Louiseville, en Mauricie, le 27 mars.  

Plusieurs éléments m’intéressent dans cette histoire. D’abord, que révélera l’enquête du Bureau des enquêtes indépendantes, chargé de faire la lumière sur l’opération lors de laquelle le suspect a également été abattu? Au moment où la sergente Breau et le policier qui l’accompagnait se sont rendus sur les lieux, à la suite d’un appel concernant un individu ayant proféré des menaces, savaient-ils à qui ils avaient affaire? Est-ce normal qu’ils se soient déplacés seuls pour le maîtriser? Selon des témoignages, l’homme qui a tué la policière était en crise depuis plus de deux jours dans son logement. Est-ce qu’il aurait fallu qu’ils attendent l’arrivée de renforts?

Quand on fouille son dossier, on se rend compte qu’il était rempli d’enjeux. L’individu a été reconnu non criminellement responsable de crimes à cinq reprises depuis 2014, a-t-on appris dans les derniers jours. La Commission d’examen des troubles mentaux a reconnu qu’il représentait un danger pour le public, mais l’a gardé en liberté. Oui, sous conditions sévères, mais la folie humaine n’a que faire des conditions. 

Pourquoi cette décision, alors qu’il représentait un risque important de récidive? C’est inacceptable! Une policière, mère de famille, a laissé sa vie en devoir, alors qu’elle avait accepté de remplacer un collègue et de faire des heures supplémentaires. Elle ne devait même pas y être. 

Le premier ministre François Legault l’a mentionné, il faut réviser le système. Je ne lance pas la pierre aux organismes qui œuvrent en santé mentale. Mais quand on est reconnu non-criminellement responsable de gestes violents, on ne devrait pas être en liberté chez soi. Espérons maintenant que la mort de la sergente Maureen Breau n’aura pas été inutile et qu’elle fera avancer les choses. 

10-4! 

(Propos recueillis par Gravité Média)