Près de 100 autobus électriques rouleront bientôt dans les rues de Longueuil

L’évolution vers l’électrification des transports en commun est «le plus grand chantier pour le transport collectif depuis au moins les 50 dernières années», estime Geneviève Héon, présidente du Réseau de transport de Longueuil (RTL). De grands défis qui s’apprêtent à se concrétiser, alors que le RTL recevra près d’une centaine de ces véhicules au cours des prochaines années.

Alors que dix sociétés de transport de la province ont récemment fait un achat groupé de 1229 autobus électriques à la compagnie Nova Bus, le RTL obtiendra d’abord 20 autobus à partir de décembre 2026, avec la possibilité d’en ajouter 78.

De plus, la Société longueuilloise avait déjà commandé cinq autobus électriques auparavant, dont le premier sera livré à l’automne.

La flotte actuelle du Réseau est de 435 autobus et le gouvernement québécois, qui finance la grande majorité de ces acquisitions, vise que 55% de tous les autobus de la province soient électriques en 2030. 

«Tous les efforts sont mis pour atteindre cet objectif-là», souligne Mme Héon.

Prêt?

Le RTL sera-t-il prêt à recevoir ces nombreux autobus électriques? La présidente de l’organisation croit que oui, notamment parce que les véhicules seront livrés graduellement.

«Comme on va recevoir les quantités par phases, […] on va pouvoir adapter nos installations. On a déjà une borne qui est arrivée qui va permettre de desservir les cinq autobus électriques qu’on aura déjà, il y en aura trois autres d’installés. Pour avoir vu le plan d’électrification, je peux dire que c’est très rigoureux, c’est une culture de gestion de projet qu’on vient renforcer au RTL», soutient Mme Héon.

«On va être prêt à accueillir lorsqu’on recevra toutes ces commandes», ajoute-t-elle. 

Le plan pour la transformation du garage de l’arr. Saint-Hubert afin de l’adapter pour une flotte électrique est d’ailleurs en phase 1 pour le dépôt d’opportunité.

Toute comme l’ancien président du RTL, Michel Veilleux, Mme Héon a en outre réitéré l’importance du projet pilote des midibus pour la familiarisation des équipes avec un environnement électrique.

Alors que le RTL se prépare à recevoir ses premiers autobus électriques pour ses circuits réguliers, il a testé l'expérience avec les midibus, des plus petits autobus électriques. Geneviève Héon estime que cette expérience a permis, entre autres, d'anticiper certains défis de l'électrification. (Photo : Le Courrier du Sud – Denis Germain)

Bonnes habitudes

Si l’ère de l’électrification s’en vient, les bonnes habitudes peuvent être prises dès maintenant, suggère la présidente du RTL.

«Un autobus répond tout de suite à l’enjeu de l’auto solo. Il ne faut pas attendre et penser que l’électrification va réduire les GES. On peut réduire les GES dès maintenant avec l’adoption de bons comportements», souligne-t-elle.

Des propos qui font écho à ceux émis par l’élu de Saint-Lambert et membre du CA du RTL, Francis Le Chatelier, lors de la séance de son conseil municipal le 15 mai.

«Si on n’est pas capable de trouver une solution pour augmenter l’utilisation du transport en commun, que l’autobus soit électrique, au charbon, au diésel, s’il n’est pas pleinement optimisé, ce n’est pas une bonne chose pour l’environnement», avait-il mentionné.

Détails du contrat

Les sociétés de transport ont octroyé un contrat à Nova Bus pour une commande de base de 339 autobus LFSe+, le modèle d’autobus électrique à grande autonomie de 12 mètres, avec 890 unités en option.

La valeur de l'entente pour la commande de base est de 583 M$ et la valeur de la commande en option est de 1,5 G$, pour une valeur maximale potentielle de près de 2,1 G$. Les autobus seront livrés sur une période de trois ans à partir de 2025.

Ottawa investira 780 M$ dans ce contrat, tandis que Québec injectera 1,1 G$.

Les châssis des LFSe+ liés à cette commande seront construits à Saint-François-du-Lac et les autobus seront assemblés à l'usine de Saint-Eustache.