Prix des libraires du Québec 2017: Consécration pour Stéphane Larue et Le plongeur
DISTINCTION. L'auteur de Longueuil Stéphane Larue a remporté lundi le Prix des libraires du Québec 2017 pour son roman Le plongeur, publié par Le Quartanier.
Stéphane Larue ne réalise toujours pas l'engouement que suscite son premier ouvrage partout où il est présenté. Depuis sa parution en octobre 2016, ce roman noir initiatique mettant en scène un jeune montréalais découvrant l'univers de la restauration fait l'unanimité auprès des critiques et du public.
«Tout ça est très étourdissant, concède l'écrivain en entrevue au Courrier du Sud. Je croyais avoir écrit un roman sur la vaisselle sale et les machines à sous… C'est mon éditeur qui m'a tout de suite expliqué que j'avais écrit une œuvre plus profonde que je ne le pensais. Depuis, ça roule à un train d'enfer! C'est surprenant de voir à quel point mon livre parle aux gens. Je me sens extrêmement chanceux et privilégié par cet accueil, même si j'ai parfois l'impression de rêver...»
Écrit en moins de six mois, Le plongeur a remporté le prix dans la catégorie Roman Québec.
«Ça faisait 15 ans que j'avais vécu cette histoire, alors j'étais prêt à la restituer, livre l'auteur au sujet de la dimension autobiographique de son roman. Cet ouvrage n'est pas une confession; ç’a jailli, c'était mûr. Et c'est pourquoi ça n'a pas demandé beaucoup de temps de repos.»
Un petit gars d'ici
Ayant grandi dans l'arr. du Vieux-Longueuil, d'un père médecin et d'une mère bibliotechnicienne, le jeune homme de 33 ans a toujours su qu'il écrirait un jour.
«Très tôt, on m'a mis des livres dans les mains, explique-t-il. J'adorais inventer des histoires. À 16 ans, quand j'ai décidé que je serai écrivain, je me suis mis à lire de façon boulimique. Car quand on décide d'écrire, il faut lire. Pour moi, c'est essentiel de traverser le style des autres auteurs, alors je me suis mis à lire comme j'irais travailler: un livre par semaine.»
Pourtant, après l'obtention d'une maîtrise en littérature, il a décidé de travailler dans le domaine de la restauration. Plongeur, restaurateur et désormais barman, il ne verrait aujourd’hui pas sa vie loin de ce métier.
«C'est un genre de vie addictif, détaille-t-il. Je n'ai jamais été fait pour des jobs de bureau et je ne pourrais pas non plus passer mon temps à écrire. J'ai besoin de cette stimulation, de ces moments d'intensité, de cette adrénaline, que ce soit dans un restaurant ou un bar. Et ce milieu engage beaucoup de personnalités atypiques.»
Dans son ouvrage, il voulait aussi rendre hommage à ces personnes qui travaillent en cuisine.
«Je suis devenu un écrivain parce que j'ai été plongeur, lance-t-il simplement.
Deux livres en préparation
En tournée dans les régions de la province depuis novembre, l'auteur sera en France la semaine prochaine pour le Festival du premier roman de Chambéry.
Le plongeur paraîtra également chez Biblioasis, une des maisons d'édition les plus renommées au Canada, en langue anglaise.
L'auteur dévoile de plus que deux prochains ouvrages sont en préparation: une histoire de science-fiction post apocalyptique ainsi qu'un roman réaliste qui devrait se passer à Longueuil.
«Longueuil, c'est là d'où je viens, c'est là que j'ai grandi… Et j'ai le goût de cultiver cet héritage. Je vais avoir beaucoup de plaisir à écrire mon prochain roman, c'est sûr!»