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Prolongement du boul. Béliveau: des détails sur le corridor faunique

le jeudi 09 septembre 2021
Modifié à 15 h 56 min le 09 septembre 2021
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Le passage faunique (Photo: Gracieuseté)

Longueuil a dévoilé en primeur au Courrier du Sud les détails du corridor faunique qui sera construit dès cet automne dans le cadre du prolongement du boul. Béliveau, dans l’arr. du Vieux-Longueuil. D’une hauteur de 2,5 mètres, la structure en béton assurera un lien entre les deux parties du milieu naturel, considéré comme un «habitat essentiel» de la rainette faux-grillon, que traversera désormais le boulevard. Il offrira, selon la Ville, un milieu de vie adéquat à la rainette faux-grillon, une espèce menacée.

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Le passage multifaunique, «dans les cartons » de la Ville depuis plusieurs années, fera toute la largeur du boul. Béliveau. Les ratons, renards, rongeurs… et rainettes faux-grillon pourront y circuler, sous le boulevard. Il assure ainsi un lien entre le boisé Du Tremblay et le corridor de biodiversité qui s’étend jusqu’au boul. Roland-Therrien. 

Le passage faunique sera aménagé tout près de l’actuelle fin du boul. Béliveau.

Si la Ville confirme qu’il y aura bel et bien du développement résidentiel le long du boulevard, on ne retrouvera aucune habitation dans la zone du passage faunique, ni dans celle du corridor de biodiversité.

Le corridor de biodiversité, à distinguer du passage faunique, est un lien naturel qui constitue une zone de préservation, que le passage contribuera à maintenir. Il offre à la fois les milieux humides et terrestres dont la rainette a besoin durant tout son cycle de vie. Les «petits chapelets» de milieux humides sont aussi propices à la présence de certains oiseaux, comme les grands hérons et bernaches du Canada.

Ultimement, le corridor s’étendra jusqu’au secteur Fonronge, où l’on retrouve aussi des habitats de la rainette. La Ville compte également recréer, plus tard, des habitats supplémentaires de la rainette dans ce corridor.

Tant le corridor de biodiversité que son passage faunique permettront d’assurer une connectivité, où il y a déjà une interactivité entre les différents milieux naturels, font valoir les experts rencontrés.

Selon la Ville, il est assez rare de retrouver un corridor de biodiversité de cette ampleur – d’une largeur de 100 mètres à un endroit – en milieu urbain.

La première phase du prolongement du boul. Béliveau, qui inclut la construction du passage faunique, doit être achevée cet automne, période plus propice pour intervenir dans ce type de milieux.

Le coût d’implantation du passage faunique se chiffre à quelque 700 000$. Une somme de 280 000$ sera versée pour des travaux et honoraires visant, dans une étape subséquente, des aménagements pour favoriser le déplacement et la reproduction de la rainette faux-grillon dans le corridor de biodiversité.

La première phase du prolongement du boulevard se chiffre à 2 312 000$.

Pourquoi prolonger?

Le prolongement du boul. Béliveau est attendu depuis plusieurs années par les citoyens du secteur.
La Ville mise sur cette solution pour assurer une répartition optimale des déplacements, en améliorant l’accès au chemin de la Savane et au boul. Clairevue, pour accéder au réseau supérieur, comme l’autoroute 30. C’est aussi un moyen d’améliorer l’accessibilité à l’échangeur de la route 116 et du chemin de Chambly, dont les problèmes de bouchons de circulation sont bien connus.

Selon la Ville, ce changement n’entraînera pas de débit supplémentaire, mais offrira un «maillage optimal» du réseau.
Le prolongement vise également à favoriser le transport actif en améliorant le maillage du réseau cyclable du secteur, permettant un raccordement au lien de la rue des Samarres, mais aussi au lien cyclable jusqu’à la rue du R-100, pour atteindre le réseau du chemin de la Savane. Un trottoir et une piste unidirectionnelle seront aménagés sur le boulevard.

L’enjeu est similaire au chapitre du transport collectif. Actuellement, les résidents du secteur, au-delà du boul. Roberval, ne sont pas desservis par le réseau d’autobus. Ils doivent donc se rendre à pied jusqu’au boul. Roberval, ou empruntent la voiture.

Selon la Ville, il est possible de concilier préservation de la nature tout en répondant à ces besoins.