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Recours collectif: les résidents du chemin des Prairies seront entendus en 2023

le jeudi 02 juin 2022
Modifié à
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Le trafic sur le chemin des Prairies, en fin de journée. (Photo: Gracieuseté)

Le recours collectif des résidents du chemin des Prairies contre la Ville de Brossard sera entendu en Cour supérieure du 5 au 20 juin 2023, soit dix ans après leurs premières démarches juridiques. Au cœur du litige, les citoyens veulent des mesures pour atténuer l’importante circulation routière – et ses inconvénients – causée par le Quartier DIX30. 

«On était toujours ouvert à un règlement à l’amiable. Notre avocate a approché la Ville. On a toujours essayé de parler, mais la Ville refuse», signifie Mohamed Belmamoun, l’un des représentants du Comité des résidents qui, avec Gaétan L’Heureux, a contacté le Journal.

Le recours inclut les résidents du chemin des Prairies entre les boul. Taschereau et du Quartier. Les résidents n’ont pu remettre au Journal les documents détaillant les demandes et dommages-intérêts réclamés, le dossier étant judiciarisé.

Du trafic

Contrairement aux boulevards Rome, Matte, et du Quartier, le chemin des Prairies n’est pas conçu pour recevoir un haut débit de circulation, exposent les résidents. 

La construction du Quartier DIX30 et la hausse du développement immobilier ont amené leurs lots de voitures et camions, au grand dam des citoyens du secteurs, disent-ils.

Selon le rapport de la compagnie CIMA +, qui avait été mandatée par la Ville de Brossard en 2013 pour évaluer la situation, les débits journaliers moyens annuels variaient entre 4873 et 10 967 voitures, selon les secteurs. 

«Par l’analyse de ces données, on constate que les débits actuels sur le chemin des Prairies entre les boulevards Taschereau et du Quartier sont adéquats et correspondent à l’achalandage attendus sur une collectrice», indique le rapport. 

Le rapport évoquait aussi des déplacements en transit (qui ne relèvent pas de la circulation locale) «faibles»; il n’était pas recommandé d’imposer des mesures de mitigation contraignante.

Le constat de Gaétan L’Heureux, qui réside entre le boul. Taschereau et la voie ferrée, est tout autre. «C’est vraiment énorme», déplore-t-il, d’autant plus que le trafic ne serait que grandissant depuis ces derniers relevés.

«Pour une rue résidentielle, c’est un trafic anormal qui engendre de l’insécurité, du bruit, de la poussière, renchérit M. Belmamoun. On ne peut pas ouvrir les fenêtres. On ne peut pas vivre normalement.»

Il soutient que le chemin fait face à une double problématique, car en plus d’une forte circulation, la vitesse est un enjeu, déplore-t-il.

M. L’Heureux dénonce aussi le passage fréquent de camions et de motos, qui font du bruit jour et nuit.

Solutions «drastiques»

Manifestations, pétitions, rencontres, mémoires; les résidents, mobilisés en comité, ont multiplié les démarches au fil des ans pour se faire entendre. 

Pour sa part, la Ville de Brossard a apporté certains aménagements, dont le rétrécissement de la rue par la mise en place d’une piste cyclable, l’aménagement de trottoirs, l’installation de panneaux d’arrêts et d’un système électronique de mesures de vitesse, en plus de la surélévation de l’emprise de rue à certaines intersections.

En 2012, le boul. du Quartier a aussi été prolongé vers l’ouest jusqu’au boul. Matte.

«Oui, la Ville a appliqué des techniques de mitigation, mais ça ne règle pas le problème.»
-Mohamed Belmamoun

Selon M. Belmamoun, des «solutions drastiques» s’imposent. 

«Nous ne sommes pas des experts en circulation, mais la solution la plus sûre serait de fermer le chemin des Prairies, jusqu’à la voie ferrée, pour qu’il demeure accessible seulement aux résidents et aux véhicules d’urgence, soumet Gaétan L’Heureux. D’ailleurs la Ville, dans les dernières années, a fermé des rues ou des accès à des rues.»   

Il suggère aussi de modifier les entrées et sorties du chemin des Prairies aux boulevards Taschereau et du Quartier.
«Comme le dossier est devant les tribunaux, la Ville ne peut le commenter», a indiqué pour sa part le directeur des communications Alain Gauthier.

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