Réfection majeure du pont-tunnel : quelques réactions
Les entraves qu’entraînera la fermeture complète d’un tube de circulation du pont-tunnel ne passeront pas inaperçues. Voici quelques réactions recueillies par le Journal.
Penser au transport de biens et marchandises
À la Chambre de commerce et industrie de la Rive-Sud, on craint les impacts de cette fermeture sur le transport des biens et marchandises.
«Cette importante entrave à la circulation aura en effet un impact considérable sur ce type d’activité, ce qui ralentira sensiblement les chaînes d’approvisionnement de nos entreprises, s’inquiète le président de la CCIRS Alain Chevrier. Nous invitons donc le gouvernement à mettre en place des mesures alternatives visant à contourner, autant que faire se peut, cet épineux problème.»
M. Chevrier soumet l’idée d’implanter un système de voies dynamiques sur les principaux axes routiers de la Rive-Sud qui donnerait priorité au transport de marchandises à certains moments de la journée.
Le comité transport de la CCIRS offre par ailleurs sa collaboration au gouvernement pour élaborer des mesures qui soutiendraient les entreprises.
Les différentes solutions déjà mises de l’avant telles que l’augmentation de l’offre de transport en commun, les voies réservées et l’aménagement de stationnements incitatifs devront aussi être bonifiées, selon M. Chevrier.
Le temps, c’est de l’argent
Selon Serge Giroux, propriétaire de Camionnages Giroux et fils, située dans l’arr. de Saint-Hubert, il est indéniable que la fermeture de la moitié des voies du tunnel affectera ses opérations.
«Déjà là, les travaux, ça nous ralentit beaucoup, témoigne-t-il. On arrive de Québec, et avant le tunnel ça nous retarde d’une heure.»
Entre 10 et 20 de ses camions circulent chaque jour par le pont-tunnel, car beaucoup de transports se font à destination de Montréal. L’entreprise est notamment spécialisée en transport de conteneurs maritimes.
Plus de temps sur la route signifie une hausse des frais de fonctionnement. «Il y aura donc des répercussions sur les clients», laisse-t-il entendre.
M. Giroux se dit toutefois conscient de la nécessité des travaux. «On n’a pas vraiment le choix. On est pogné là-dedans… C’est de la faute à personne.»
Transport en commun
La Ville de Longueuil dit aussi suivre le dossier de près. Elle assure offrir sa collaboration depuis le début des travaux et demeure en communication avec les parties prenantes de la région de Montréal.
«Des échanges réguliers ont lieu afin de partager de l’information sur les travaux à venir et les mesures de mitigation en place dans le but d’informer les citoyens et les usagers», indique-t-elle.
«Nous en profitons pour encourager la population à utiliser le transport en commun pour ainsi tenter collectivement de réduire les répercussions de ces travaux», ajoute l’administration municipale.
La Ville de Longueuil prend notamment part au comité technique avec les sociétés de transport pour la mise en place de mesures d’atténuation.
Travaux plus importants que prévu
Le ministère des Transports du Québec (MTQ) a annoncé au début août que des travaux plus importants qu'attendu devront être réalisés dans le tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine, de sorte qu’un seul tube de circulation sera ouvert à la fois. Cela recoupe la moitié des voies, de novembre 2022 jusqu’en 2025.
Ainsi, une seule voie sera ouverte en direction de la Rive-Sud et deux en direction de Montréal durant cette période.
Les principaux travaux dans le tunnel consistent à effectuer une réfection structurale majeure, à moderniser des équipements d'exploitation, à réaménager des couloirs de services et à ajouter des protections contre l'incendie.
À ces travaux s'ajoutent la reconstruction des dalles de béton de l'autoroute 25 et la réparation de structures de l'échangeur Souligny. (M.H.)