Réfection de terrains controversée : le soccer monopolise la séance publique à Saint-Lambert

La salle était pleine lors de la séance publique de Saint-Lambert, le 14 avril. Les sièges étaient majoritairement occupés par des membres de l’Association de soccer de Saint-Lambert (ASSL), choqués d’avoir été ignorés d’une entente sur la réfection de deux terrains de la Ville. Ceux-ci ont convaincu le conseil de ne pas l’adopter.

Les deux terrains en question – PVM 1 et PVM 3, deux terrains synthétiques situés au parc de la Voie maritime – doivent être rénovés.

Pour leur réfection, la Ville s’est entendue pour partager les coûts avec le Collège Champlain et le Collège Durocher, qui sont voisins du parc. Selon la mairesse Pascale Mongrain, les collèges devaient verser 2,8 M$ des 4,2 M$ associés au projet.

Cependant, en vertu de cette entente, l’utilisation du terrain PVM 3 serait divisée en trois parts égales entre les deux collèges et l’ASSL, ce qui priverait l’ASSL de plusieurs plages au printemps et à l’automne. L’entente aurait été pour une durée de 15 ans.

À noter que le terrain PVM 1, lui, est déjà partagé en trois parts égales avec les collèges.

Trois terrains de perdu

Au micro, le président du conseil d’administration de l’ASSL, Bryan Wallis, a dit avoir des réserves sur le caractère équitable de cette entente.

«L’ASSL n’a jamais été consultée par le service des loisirs quant à l’utilisation des terrains, à part pour le traçage», a-t-il exprimé.

Au cœur du problème : le manque criant de terrains à Saint-Lambert. M. Wallis a évoqué la fermeture des terrains à 11 joueurs aux parcs l’Espérance et de l’Union au cours des dernières années. Sans compter la transformation inattendue ce printemps du terrain Brixton en terrain à 9 joueurs, à cause de travaux de la Commission scolaire Riverside.

«La conséquence cette année est le déplacement d’approximativement 85 parties et 320 heures d’entrainement sur des terrains de la Rive-Sud dont nous savons très limités», a indiqué M. Wallis.

Suivant celui-ci, une dizaine de personnes sont venues au micro pour évoquer les conséquences de l’entente.

Pour l’entente, puis contre

Si tous les élus ont reconnu le problème du manque de terrain à Saint-Lambert, ils étaient pour la plupart divisés sur l’entente.

Une demande pour retirer le point à l’ordre du jour a d’abord été défaite, mais lorsque proposée à nouveau plus tard dans la soirée, elle a été acceptée à majorité, quelques élus ayant été convaincus par les arguments des citoyens au micro.

«Ce qu’on est en train de faire, pour 15 ans, c’est de vendre à rabais le terrain de PVM 3 pour enlever beaucoup de terrain de jeu à l’ASSL. […] Pour moi, ce n’est pas acceptable. Les terrains sont rares, pourquoi on irait priver l’association de soccer de ce dont elle a le plus besoin?», a notamment déclaré le conseiller Loïc Blancquaert.

D’autres ont suggéré de revoir la formule de partage du terrain pour donner plus de temps de jeu à l’ASSL ou de financer la réfection à 100% par la Municipalité, alors que la Ville a généré des surplus inattendus dans son budget.

La mairesse et le directeur général, Jacques Des Ormeaux, ont pour leur part évoqué l’urgence d’amorcer les travaux le plus tôt possible cet été au terrain PVM 3, pour éviter une situation où les deux terrains seraient en travaux en 2026.

Le contrat pour la réfection doit être adjugé à la prochaine séance publique, en mai.