SNJM: La Maison de la Congrégation à Longueuil est mise en vente
La Maison de la Congrégation des Saints Noms de Jésus et de Marie (SNJM), le long bâtiment de pierres grises le plus à l’ouest du terrain sur la rue Saint-Charles Est, ainsi que les deux maisons patrimoniales, ont été mises en vente. Après plus de 175 ans de présence de la communauté à Longueuil, c’est un deuil que les Sœurs se préparent à vivre.
À lire aussi: Le milieu communautaire rêve à un pôle social et culturel
«Au fil des années, notre congrégation planifie son avenir. À mesure que les membres de notre communauté vieillissent et que les effectifs diminuent, les enjeux sont de plus en plus pressants», présente l’animatrice provinciale Sr Denise Riel.
Les Sœurs SNJM en sont venues à la décision de vendre pour se libérer de la gestion de ces immeubles historiques, érigés depuis la fondation de la congrégation par Eulalie Durocher en 1843. La vente inclut également le centre Marie-Rose.
La majeure partie de la Maison de la Congrégation est occupée par des espaces de bureaux, où œuvrent des membres des équipes de leadership de la province et de la Congrégation. Les 18 sœurs qui y résident pourront déménager juste à côté, à la Maison Jésus-Marie, et rejoindre leurs quelque 130 collègues.
«C’était important de s’assurer qu’elles puissent rester à la Maison Jésus-Marie jusqu’à la fin», confie Sr Riel.
Depuis environ un an et demi que la réflexion est en marche. Néanmoins, la décision ne se prend pas sans un pincement au cœur. Sr Riel assure en avoir toujours parlé progressivement à la communauté, jusqu’à ce que ce soit plus concret. «Mais ce sera un deuil jusqu’au bout, concède-t-elle. Il y a un deuil, il faut l’accepter.»
«Les Sœurs ont plus de peine que nous peut-être. Elles se demandent: "Est-ce que l’on gardera quelque chose de nous?"»
– Sr Denise Riel, animatrice provinciale
Que perdurent nos valeurs
«Garder quelque chose de nous.» Voilà un souhait auquel le futur projet qui prendra vie dans les murs de la Maison de la Congrégation devra impérativement répondre.
Les Sœurs SNJM souhaitent que cette deuxième vocation perpétue les valeurs transmises par leur communauté.
«En plus de 175 ans de présence, nous avons toujours envisagé le maintien du service à la communauté, un milieu de vie solidaire, une tradition éducative et sociale que nous avons maintenue et développée», signifie l’animatrice provinciale.
«Ce doit être un projet communautaire, d’intérêt collectif», insiste-t-elle.
Dans ces démarches pour trouver un acquéreur, les Sœurs SNJM sont accompagnées de Bâtir son quartier, entreprise d’économie sociale avec qui la Congrégation a déjà collaboré pour des projets de reconversion à Montréal.
Si certains joueurs ont déjà tâté le terrain, un regroupement d’entreprises d’économie sociale et d’organismes s’est montré plus solide. La communauté attend la présentation sur papier d’un projet.
Dans tous les cas, elle écarte la possibilité de vendre à un promoteur «qui pourrait en faire je ne sais trop quoi, ou le démolir», s’inquiète Sr Denise Riel.
Un choix qui peut complexifier ou à tout le moins repousser la vente.
«Il faut être patientes, mais ça vaut le coup, afin de conserver et protéger nos valeurs, exprime la religieuse. On paie le prix du temps, pour qu’il reste quelque chose de nous.»
La Maison de Congrégation (Photo: Le Courrier du Sud - Denis Germain)
La Maison Marie-Rose-Durocher (Photo: Le Courrier du Sud - Denis Germain)