Star Académie 2025 : les dessous de cette immense production télévisuelle

Le variété de Star Académie 2025 prendra vie chaque dimanche dans les studio Mel’s de l’arr. de Saint-Hubert à Longueuil. Concevoir un spectacle de deux heures, diffusé en direct, et répéter le tout 11 autre fois dans la saison – sans compter la quotidienne –, le défi est énorme. 

«On vit dans une belle naïveté en ce moment», a lancé à la blague Jean-Philippe Dion, à la conférence de presse dévoilant le décor et les nouveautés de l’émission aux médias le 13 janvier, en présence des professeurs de cette édition 2025 (Véronic DiCaire, Émily Bégin et Pierre Lapointe), du directeur de l’académie (Garou) et de nombreux artisans et maitres d’œuvre de l’ombre. 

Les professeurs, le directeur de l'Académie Garou et l'animateur Jean-Philippe Dion. (Photo : Le Courrier du Sud - Denis Germain)

La réalisation est assurée par Maxime Bissonnette Théorêt et Jill Niquet-Joyal. Le premier est responsable des six premiers variétés; la deuxième, des six derniers. Le développement et la préparation constituent un véritable travail d’équipe.

Pourquoi une telle coréalisation à relais? «Pour notre santé mentale!» s’exclame Jill Niquet-Joyal en souriant.
«Ça donne une fatigue vraiment extrême, renchérit son collègue, qui était de l’édition 2022, et qui a réalisé six variétés en 2021. Star Académie, c’est dans les plus grands variétés d’Amérique du Nord. C’est du détail, et c’est aussi de se réinventer chaque semaine. On a un bassin d’invités impressionnants, mais il faut se réinventer au niveau de la réalisation, de la mise en scène. On veut surprendre.»

Tous deux s’accordent pour dire que le volume demeure le principal défi derrière cette production télé. 

Le coréalisateur et la coréalisatrice. (Photo : Le Courrier du Sud - Ali Dostie)

«C’est un gros variété qui dure deux heures. Déjà ça, être le chef d’orchestre, avec d’autres chefs d’orchestre : Joël Legendre (mise en scène), Jean-Philippe Dion (producteur exécutif et animateur). Notre mandat est de faire le lien entre toutes ces personnes, explique la coréalisatrice, qui compte notamment La Voix dans son bagage professionnel. C’est énorme dans la semaine qui précède et le dimanche, c’est là où on appuie sur un petit bouton qui nous donne l’énergie vitale qui fait son œuvre.»

Tous deux habitués du direct, ils y voient une source d’adrénaline et de bon stress; une magie opère alors que tout le monde veut donner le meilleur de soi-même. 

Chaque dimanche, le studio de Saint-Hubert accueillera 700 personnes du public : un record. Les plus récentes éditions ont été marquées par les restrictions de la pandémie, alors cette année, la production semble vouloir se gâter. 

En plus d’un parterre et de gradins, deux rangées de balcons entourent la scène. Celle-ci est un peu plus petite que celle de 2022. Si la scène est plus intime, le décor demeure grandiose, avec ses nombreux écrans et ses immenses cubes d’éclairage entourés d’écrans qui descendent du plafond.

Le décor (Photo : Le Courrier du Sud - Denis Germain)

Trouver une cohorte

La production a reçu pas moins de 5000 vidéos de jeunes artistes qui rêvaient de faire leur entrée à l’Académie. Après un processus d’auditions en vidéo, puis en présentiel, 18 candidats ont été retenus. Parmi eux, on compte l’autrice-compositrice interprète longueuilloise Katrine Sansregret.

Au terme du premier variété le 19 janvier, 14 deviendront des académiciens. 

Productrice au contenu, Émilie Fournier porte aussi le chapeau de directrice de casting. C’est elle, appuyée de la directrice vocale Marie-Ève Riverain, et notamment d’Andréanne A. Malette, qui a choisi les 18 candidats. 

Émilie Fournier (à gauche), en compagnie de Joël Legendre, Antoine Gratton, Jill Niquet-Joyal et Maxime Bissonnette Théorêt. (Photo : Le Courrier du Sud - Denis Germain)

Guidée par son intuition dans cet exercice, Émilie Fournier s’est entourée d’experts en chant et musique, alors que sa spécialité est la télévision. 

«Je dis toujours que Star Académie est de la télévision de musique. Je m’assure qu’on ait des personnes qui vont représenter tout le monde au Québec et au Nouveau-Brunswick [deux candidats viennent de cette province], qu’ils n’aient pas tous les mêmes goûts et ambitions. Et que ce soit une variété qui va se compléter. Ce qu’on crée, c’est une cohorte. Et il faut que la magie de groupe opère.»

Comme productrice au contenu, elle a aussi la mission de bien lier le contenu de la quotidienne à celui du variété, pour mettre de l’avant cette histoire que vivent les académiciens avec le corps professoral.

Deux profs préparés

(Photo : Le Courrier du Sud - Ali Dostie)

Une semaine avant la première semaine à l’Académie, comment se préparent deux des professeurs ?

Véronic DiCaire, professeure de chant : 

«J’essaie de faire des plans de cours et je me trouve très drôle… Je me regarde aller et je ris. Même moi, je n’aimais pas l’école. Je me suis dis : pourquoi tu t’acharnes à faire un plan de cours? Va avec ton cœur. J’ai écrit les grandes lignes et ensuite je vais y aller avec mon gut feeling. Et aussi de sentir la vibe. Chaque après-midi qu’on va arriver, je ne sais pas dans quel état où ils vont être… Partir de là, ça va être plaisant.» 

Pierre Lapointe, professeur de musique :

«Mon contexte d’enseignement se fait en fonction des invités le dimanche. Je pratique les premiers moments de répétitions qu’on va faire, Antoine Gratton [directeur musical] et moi. Je vais leur présenter les artistes le dimanche. Je me fais le prof, pour contextualiser la carrière de ces artistes. Je veux leur inculquer une volonté, et un devoir que l’on a, les artistes, de toujours aller plus loin que la norme. T’aimes la musique, mais tu devrais devenir une sorte de spécialiste de la musique. Si tu ne connais pas, c’est pas grave, mais il y a aucune raison pour que tu prennes pas ton téléphone pour voir c’est qui l’artiste avec qui tu vas chanter, c’est qui ses amis, dans quelle famille il est. Leur inculquer le plaisir, l’importance de la curiosité.»