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Sylvie Parent attaque le mouvement ÉquiAgglo

le mercredi 19 mai 2021
Modifié à 18 h 44 min le 20 mai 2021
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

La mairesse de Longueuil a mené la charge contre le nouveau mouvement ÉquiAgglo qui déplore une «iniquité» fiscale dans le fonctionnement de l’Agglomération. Selon Sylvie Parent, un élu de Longueuil qui accepterait une telle vision se disqualifierait du privilège de représenter la ville. Aucun élu actuel ou candidat aux prochaines élections ne peut souscrire aux principes du regroupement, car «l’équilibre de l’agglomération en dépend et l’équilibre fiscal serait compromis», craint la mairesse, qui a tenu ces propos à la séance du conseil municipal du 18 mai. Une vidéo à cet effet a aussi été diffusée sur les réseaux sociaux et transmise notamment aux élus des villes de l’agglomération. ÉquiAgglo s’attaque à la gouvernance et au calcul des quotes-parts nécessaire au partage des dépenses d’agglomération entre les villes liées, des enjeux qui ont été la cible de plusieurs démarches judiciaires au fil des ans, a rappelé Mme Parent. Tant la Commission municipale du Québec, la Cour supérieure que la Cour d’appel n’ont adressé «de reproche à la ville de Longueuil et au conseil d’agglomération». Mme Parent reproche au mouvement de ne donner que des exemples où une ville est désavantagée par la méthode actuelle de calcul des quotes-parts. ÉquiAgglo vante la formule de calcul du partage des dépenses qui s’appuie sur le principe d’utilisateur-payeur. Si Longueuil taxe ses citoyens sur la base de la richesse foncière, «pourquoi certains services municipaux devraient être taxés autrement?, questionne Mme Parent. Je devine que pour ces gens, la seule bonne formule serait celle de faire payer davantage les citoyens de Longueuil.» «Le choix de tous les gouvernements a toujours été le potentiel fiscal pour assurer le partage équitable des richesses et ainsi un partage équitable des dépenses», a-t-elle poursuivi. Depuis son élection comme mairesse en 2017, Sylvie Parent dit avoir cherché avec l’ensemble des maires de l’agglomération une formule financière satisfaisante pour tous. «Malheureusement, tout gain favorable à une ou plusieurs villes se fait au détriment des autres, a-t-elle admis. Mais cela ne nous a pas empêché de concrétiser plusieurs engagements au bénéfice de tous les citoyens.» Elle a donné en exemple l’entente de gestion des matières organiques avec la SÉMECS, qui engendrera des économies de 50 M$ pour l’agglomération. Mme Parent a par ailleurs fait un lien entre le mouvement ÉquiAgglo et la résolution déposée par le chef de l’opposition officielle, sur laquelle elle a appliqué son droit de veto. Cette résolution s’oppose à la demande de trois maires de l’agglomération à la ministre des Affaires municipales de revoir les principes selon lesquels l’Agglomération doit suivre les orientations des conseils municipaux. La résolution a finalement été adoptée à majorité. Un refus de dialogue La réaction d’ÉquiAgglo aux propos de la mairesse de Longueuil n’a pas tardé. Les fondateurs d’ÉquiAgglo Claude Ferguson et Louis Mercier attaquent les propos de Mme Parent à l’effet que la mission de l’agglomération est d’assurer le partage équitable de la richesse. Pour ÉquiAgglo, le but de l’agglomération est d’améliorer la performance et l’efficacité des fonctions régionales pour le bien des citoyens, pas «de transférer la richesse vers une des villes». Selon le regroupement, la Ville de Longueuil est en forte bonne position actuellement. «Pensons à la venue d’entreprises comme la brasserie Molson Coors, que l’agglomération devra supporter et où Longueuil ne se gênera pas de «faire trinquer» annuellement les autres villes pour défrayer son approvisionnement en eau et le traitement de ses rejets.» ÉquiAgglo affirme par ailleurs avoir invité les représentants des villes à ouvrir le dialogue en cas de différend. «Force est de constater que Longueuil n’a pas voulu et refuse toujours de se prêter à cet exercice qui aurait certainement été plus constructif et salutaire», accuse-t-on. «Sans dialogue, les autres villes n’auront d’autre choix que de se retourner vers la ministre Andrée Laforest et surtout, vers les citoyens. ÉquiAgglo le fera si Longueuil veut empêcher tout dialogue menant à un compromis plus équitable», conclut-on.

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