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Syndrome de Diogène: une centaine de cas l’an dernier à Longueuil

le mercredi 12 août 2015
Modifié à 0 h 00 min le 12 août 2015

Les gens qui accumulent des objets inutiles en grande quantité, qui sont incapables de les jeter et qui ont ce que l’on appelle le syndrome de Diogène sont plus nombreux que l’on pourrait le croire. À Longueuil, l’an dernier, 100 cas ont été répertoriés, et déjà, il y a en a eu 45 depuis le début de l’année 2015. À ce rythme, on pourrait dépasser la centaine de cas encore cette année.

Le responsable du dossier au Service de sécurité incendie de l’agglomération de Longueuil (SSIAL), Jean-Guy Ranger, croit qu'il n’y a pas nécessairement plus de cas, mais qu'ils sont plus dénoncés.

«Les gens sont plus sensibilisés, raconte le chef de division Ressources d’urgences au SSIAL. Nous avons eu quelques cas qui ont conduit à des décès il y a quelques années et nous avons connu une hausse des signalements depuis.»

Plan d’intervention spécifique

Alors qu’il n’y avait que 11 cas en 2009, 46 en 2010 et 62 en 2011, le nombre de cas a littéralement explosé à partir de 2012, année depuis laquelle on connait plus ou moins une centaine de cas de syndrome de Diogène par année (voir tableau).

Devant ce fléau, le SSIAL a élaboré un plan d’intervention spécifique. «La police, les pompiers, les psychologues du CSSS; tout le monde est dans le coup, raconte le chef de division des services techniques, Daniel Lemonde. Pour nous, l’objectif est d’assurer la sécurité des occupants et de réduire les risques d’incendie.»

Le porte-parole des pompiers soutient qu’il n’est pas rare de voir des logements où des objets sont empilés pêle-mêle, dans chaque pièce, jusqu’au plafond.

«Ce sont très souvent des gens seuls et très discrets. On ne les entend pas et leurs fenêtres sont toujours recouvertes d’un drap ou d’un store opaque.»

Syndrome de Diogène

L’appellation syndrome de Diogène est utilisée depuis 1975. Elle fait référence au philosophe grec Diogène, né à Sinope 413 ans avant Jésus-Christ. La légende veut qu’il ait vécu seul et sale dans un tonneau.

Les personnes atteintes de ce syndrome ne demandent rien, même s’ils ont parfois besoin d’aide médicale, récupèrent et entassent maladivement les objets et les accumulent dans leur appartement. Ils vivent souvent seuls et présentent des comportements antisociaux, en plus de présenter un manque flagrant d’hygiène.

Cas de syndrome de Diogène à Longueuil

2009

11

2010

46

2011

62

2012

106

2013

94

2014

100

Janvier à juillet 2015

45