Toponymie : le centre sportif Rosanne-Laflamme

Il y a 7 heures
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Par Sylvain Daignault - Initiative de journalisme local

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Le 16 septembre 1979, la Ville de Saint-Hubert nomme un parc et un centre sportif en l’honneur de Rosanne Laflamme, une première pour une femme au Canada. Si elle est un peu disparue aujourd’hui de la mémoire collective, Rosanne Laflamme (1937-1991) a longtemps fait la manchette en raison de sa détermination. 

Native de Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud, Rosanne est victime, à l’âge de trois ans et demi, d’un terrible accident de ferme dont le résultat est l’amputation de ses jambes et de son bras droit.  

Rosanne Laflamme lors de la cérémonie en son honneur au complexe sportif qui porte son nom. (Photo: Le Courrier du Sud ‒ Archives)

Malgré ce handicap majeur, Rosanne Laflamme développe son autonomie. Grande sportive, elle pratique non seulement la natation, le ski et le badminton mais aussi la bicyclette, le patin et plus encore. Devenue enseignante, elle est championne olympique aux Jeux internationaux pour handicapés de Saint-Étienne en France en 1975 et devient une conférencière appréciée.

En 1976, elle publie aux Éditions Héritage son autobiographie, Rosanne, un seul membre… mais une volonté de fer. Préfacé par Lise Payette, l’ouvrage devient un best-seller.

Outre ses mérites sportifs, Rosanne Laflamme s’illustre également pour son implication auprès des personnes handicapées. Elle préside une fondation à son nom, fondée à Saint-Jean-sur-Richelieu en 1978, ainsi qu’un grand nombre d’activités de collectes de fonds permettant d’acheter de l’équipement sportif adapté. 

La nomination du nouveau complexe sportif de Saint-Hubert au nom de Rosanne Laflamme avait fait les manchettes dans Le Courrier du Sud. C’était la première fois qu’une telle installation portait le nom d’une femme. (Photo: Le Courrier du Sud, 19 septembre 1979, p. B6 ‒ Archives)

Pour mieux faire valoir les droits des personnes handicapées, elle devient membre du Conseil consultatif national de la santé et du sport amateur, ce qui lui permet de sensibiliser les pouvoirs publics à l’importance d’installer des traverses spéciales aux coins de certaines rues.

À la suite de son passage à Saint-Hubert, Rosanne Laflamme se dit fatiguée et abandonne peu à peu les feux de la rampe. Elle quitte Montréal pour Québec en 1981. Affaiblie, elle décède à l’Hôtel-Dieu de Montmagny le 18 juillet 1991 à l’âge de 54 ans, 51 ans jour pour jour après l’horrible tragédie qui lui a coûté les deux bras et une jambe.

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