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Triple meurtre à Brossard : «Ce n’était pas une intervention facile»

Il y a 16 heures
Modifié à 9 h 01 min le 14 novembre 2024
Par Guillaume Gervais

ggervais@gravitemedia.com

La chambre des maîtres est localisée à droite. (Photo tirée de la preuve)

Des pompiers appelés à se rendre sur les lieux du triple meurtre survenu à Brossard en septembre 2022 ont décrit la scène, lors de la 3e journée du procès de Mohamed Al Ballouz au palais de justice de Longueuil, le 13 novembre.

Frédéric Brousseau faisait partie du premier convoi de pompiers du Service de sécurité incendie de l’agglomération de Longueuil (SSIAL) qui a été appelé à se rendre à l’appartement du boul. Saint-Laurent vers minuit.

M. Brousseau, qui cumule quatre ans et demi d’expérience dans le métier, s’est dirigé vers la chambre des maîtres, à la recherche de victimes. Il a aperçu de l’eau sur le plancher et a senti une odeur de fumée.

En entrant dans la pièce, il a réalisé que l’avertisseur n’était plus accroché au plafond, puis a remarqué le corps inanimé de Synthia Bussières sur le sol de la salle de bain attenante à la chambre.

«Il y avait beaucoup de sang», a-t-il décrit.

En lui portant assistance, M. Brousseau a constaté que cette dernière avait les yeux ouverts, mais qu’elle semblait «semi-rigide». Il l’a transporté vers l’ascenseur avec un collègue afin de lui prodiguer les manœuvres de réanimation. Un autre de ses confrères a amené à son tour un enfant également inanimé qui avait les lèvres bleues. Cela pourrait être dû à un manque d’oxygène selon ses dires.

«Un de ses bras flottait, a-t-il indiqué en racontant que de l’eau et du sang s’étaient accumulés sur le plancher de l’ascenseur. Sa tête était très molle.»

Au moment des manœuvres cardiovasculaires, il a constaté des blessures sur le corps de Mme Bussières notamment du sang qui s’écoulait du centre de la gorge.

«Ce n’était pas une intervention facile», a-t-il admis.

Sauver les victimes

Un autre pompier du SSIAL qui a accompagné Frédéric Brousseau a raconté son intervention. Pendant que M. Brousseau s’occupait de la femme dans la salle de bain, Nathan Sicotte a décrit avoir vu Mohamed Al Ballouz sur le lit de la chambre des maîtres en compagnie de ses deux enfants. Les trois étaient sur le dos.

M. Sicotte a réussi à réveiller Al Ballouz en premier en le frottant fortement sur le sternum. Par la suite, il s’est mais aucun n’a montré signe de vie. Le pompier a ensuite transporté les deux jeunes vers l’ascenseur pour pratiquer des manœuvres de réanimation.

Le plus jeune semblait en arrêt cardio-respiratoire, selon M. Sicotte, mais aucun ne présentait de blessures.

«Notre travail était de sauver les victimes le plus rapidement possible», a-t-il expliqué.

À ce moment, le pompier n’était pas au courant de la nature des événements.

«C’était deux jeunes très mous et bleutés, a reconnu M. Sicotte en soumettant l’hypothèse qu’ils semblaient décédés. [Le plus jeune] n’avait pas de pouls.»

Les témoignages d’autres pompiers et d’ambulanciers suivront dans les prochains jours.

Rappelons que Mohamed Al Ballouz, qui se présente maintenant comme une femme nommée Levana Ballouz, est accusé de meurtre non-prémédité de Synthia Bussières, de meurtre prémédité de ses deux enfants et d’incendie criminel.