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Un citoyen agressif trouble la séance du conseil de Brossard

le mardi 14 novembre 2023
Modifié à 13 h 12 min le 15 novembre 2023
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

(Photo: YouTube - Ville de Brossard)

Un citoyen s’en est pris verbalement aux élus lors de la séance du conseil de Brossard, le 14 novembre. Il s’exprimait avec un ton agressif, quittant à plusieurs reprises le micro pour crier au public et s’avancer à proximité des élus, en pointant du doigt la mairesse Doreen Assaad. Un comportement que cette dernière a vertement condamné.

En haussant constamment la voix, le citoyen a dénoncé des agissements de la Ville dans un dossier concernant la location à court terme d’une propriété. Il accusait la Ville de «corruption» car elle aurait accordé un permis pour la location d’une propriété voisine de celle de sa mère. On l’aurait référé à Revenu Québec pour résoudre ces enjeux.

Le citoyen a fait fi des nombreux appels au calme de la mairesse, en se relevant quelques secondes après avoir été prié de s’asseoir.

(Photo: YouTube - Ville de Brossard)

«J’ai le droit d’être enragé!» a-t-il crié, après que la mairesse ait tenté, malgré l'agressivité de l'homme, de répondre à ses questions. 

(Photo: YouTube - Ville de Brossard)

«Ça fait six mois que ça dure. La Ville collabore avec Airbnb», a-t-il accusé, toujours dans des cris, créant le malaise dans la salle.

Il a finalement été escorté vers la sortie par deux employés.

(Photo: YouTube - Ville de Brossard)

« Inacceptable »

Après avoir pris une minute pour «reprendre son souffle», la mairesse a affirmé qu’il n’y a aucune raison de lever le ton envers les élus et l’administration.

«Ce qui vient d’arriver est inacceptable. Inacceptable, a-t-elle insisté, visiblement ébranlée. Il y a toujours une façon de bien faire les choses, dans le respect.»

Elle a rappelé le mouvement de soutien lancé par l’Union des municipalités du Québec à l’égard des élus qui sont la cible d’harcèlement, d’intimidation ou de comportements agressifs; un phénomène qui s’est accru depuis la pandémie. 

Le citoyen prenant la parole par la suite a félicité la mairesse pour son sang-froid.

La conseillère municipale Stéphanie Quintal n’a pu retenir ses larmes lors de sa lecture d’un point de l’ordre du jour, quelques minutes après l’événement. Elle a quitté et est revenue après un bref ajournement de la séance. 

À son tour de parole, le conseiller municipal Patrick Langlois a qualifié de «violence inouïe» cette intervention.

«Ce n'est pas commun, mais représentatif d'une petite violence qu'on reçoit parfois. Me faire traiter d’«inutile», de «pathétique», par courriel, ça ne me fait pas plaisir. Pis ça arrive et c’est frustrant, a-t-il partagé. On est le voisin, le parent du camarade de classe de votre enfant. Et ça parfois, on l’oublie. J’espère qu’on peut s’en rappeler.»

Ses paroles ont suscité des applaudissements des citoyens et des élus. 

Son homologue Sophie Allard considère les élus brossardois «chanceux» de croiser plus souvent qu'autrement des citoyens respectueux et ouverts d'esprit. Elle observe toutefois sentir «l'impatience et parfois même la détresse psychologique» de certains citoyens.

«Je peux vous assurer que tous les élus, on aimerait en faire plus, que ça aille plus vite, mais jamais au détriment des citoyens, a-t-elle signifié. Ça fait mal, sentir cette violence et cette frustration là.»