« Un enfant, c’est fragile » : nouvelle campagne de sensibilisation à Brossard
Un enfant, un piéton, un cycliste, c’est fragile. Et c’est pourquoi, en tant qu’automobiliste, il faut redoubler de prudence et ralentir. Tel est le message de la nouvelle campagne de sensibilisation de la Ville de Brossard. Balises, bacs à fleur et marquage au sol seront de plus ajoutés afin de rendre les routes plus sécuritaires.
«La sécurité, c’est notre priorité. On veut s’assurer que la cohabitation entre les piétons, les cyclistes, les automobilistes soit la plus optimale possible, pour que la population vulnérable soit protégée», a lancé en entrevue la mairesse Doreen Assaad, aux côtés du conseiller municipal Patrick Langlois.
La campagne publicitaire déployée mise sur un concept visant la fragilité, dans une succession d’images où la tête d’un enfant, d’un cycliste et d’un piéton sont subtilisés respectivement par un melon, un œuf ou un œuf de porcelaine.
(Photo gracieuseté)
«On voulait faire différent, insiste M. Langlois. C’est facile pour un conseil de dire qu’on fait des pancartes. On voit une route et le message «partagez la route». Pour moi, c’est du déjà-vu, c’est de faire quelque chose juste pour dire qu’on l’a fait et ce n’était pas l’intention de ce conseil… parce qu’on veut changer les choses.»
«Je pense que c’est une campagne sans jugement, que c’est sympathique : c’est précieux, c’est fragile, c’est nos jeunes… Ça porte à réflexion, ce n’est pas trop évident», poursuit Mme Assaad.
«Une campagne intelligente, sans que ce soit une campagne choc», renchérit M. Langlois.
«C’est long faire des changements, surtout quand tu n’as pas le contrôle sur tout, mais c’est notre intention de tout faire pour qu’on ait bilan zéro chaque année et que les étudiants se sentent en sécurité en allant à l’école.»
-Patrick Langlois, conseiller municipal
Un écolier dans la rue
À ces publicités s’ajoutent l’installation dans les zones scolaires de 53 balises en forme d’écolier, au beau milieu de la rue, ainsi que de 14 bacs à fleurs et du marquage au sol signalant la limite de vitesse en zone scolaire.
«Avec tous ces changements, les bollards en forme d’enfants, c’est une autre couche, estime M. Langlois. Je ne pense pas que les gens sont de mauvaise foi. La vie va vite, on peut les sensibiliser. C’est juste un petit coup de pouce, de visuellement nouveau, parmi plusieurs moyens.»
(Photo : Le Courrier du Sud - Ali Dostie)
La mairesse voit aussi dans ces différents moyens de sensibilisation une façon de responsabiliser tous les acteurs de la société. «On responsabilise un peu tout le monde, c’est pas juste le devoir d’une entité, d’un groupe ou juste de la Ville, signifie-t-elle, ça devient un travail d’équipe.»
(Photo: Le Courrier du Sud - Ali Dostie)
Phase 1
Ces mesures constituent la première phase d’une démarche entreprise par la Ville pour mener diverses offensives en matière de sécurité routière. Une phase 2 viendra au printemps.
Si la Ville mise pour l’instant sur la sensibilisation, elle n’écarte pas entièrement d’opter pour une approche plus punitive pour faire respecter le code de la sécurité routière. Néanmoins, plus de police et de contraventions «n’est pas ce qui va garder les gens vigilants», croit Mme Assaad.
Retour sur FRED
Le feu de ralentissement FRED trône toujours à un jet de pierres de l’Académie-Laurier, mais il demeure hors fonction depuis la demande du ministère des Transports et de la Mobilité durable, en juin, d’interrompre ce projet pilote. Selon ce dernier, le feu ne respecte pas l’encadrement légal.
«Le dossier est sur pause pour l’instant, confirme Mme Assaad. J’ai toujours espoir, avec la pression que d’autres municipalités sont en train de mettre, et avec le fournisseur qui pourra faire des représentations et monter un dossier qui fera le bonheur du Ministère. On est partant pour recommencer le projet pilote.»
Si elle se dit encore déçue de la «rigidité de la fonction publique à Québec» qui a forcé l’interruption du projet pilote, Mme Assaad assure n’avoir aucun regret. «On a forcé une conversation, une prise de conscience. Et on a vu que c’est un enjeu qui ne concerne pas que Brossard quand on voit l’engouement des autres municipalités.»
Ces restrictions ne font que motiver davantage M. Langlois. «Ça me motive à être plus créatif. Si on lance une campagne, ce qui est dans notre «carré de sable», elle ne peut pas être normale. On doit faire plus», conclut-il.