Une autre couleur à l'œuvre de Richard Desjardins

MUSIQUE. Dans une formule plutôt intime, Richard Desjardins parcourra son œuvre riche en poésie et messages forts au Club les 19 et 20 mai. Sur scène: le chanteur, sa «guétard», celle de Claude Fradette et la contrebasse de Karl Surprenant.
Selon l'auteur de Tu m'aimes-tu?, la présence sur scène de Claude Fradette et Karl Surprenant dans ce nouveau spectacle ajoute une «amplitude sonore et la réjouissante visite d’une autre guitare dans mon stock».
Claude Fradette et Richard Desjardins se connaissent depuis une dizaine d'années, alors que le musicien était de l'album Kanasuta. «C’est un "gars du Lac", d’une vaste culture. Maître de l’univers de la musique populaire nord-américaine», décrit le chanteur.
Le contrebassiste est quant à lui un grand collaborateur de Claude Fradette, tous deux «soudés comme deux doigts de la main», image-t-il.
Ce n'est pas la première fois que Desjardins opte pour un spectacle à caractère plus intime, lui qui monte parfois seul sur scène avec Richard et sa guétard. «Je me sens un peu moins seul maintenant», lance-t-il.
La formule trio voix, guitare et contrebasse est née sur la scène du Festival de guitares du monde de Rouyn-Noranda. «Je sais très bien que je ne suis pas un guitariste du calibre de ceux que le Festival invite normalement; ce sont plutôt des virtuoses de l’instrument. Mais le directeur m’a dit: "Ton jeu est personnel, il produit une couleur distincte et c’est ce qui nous intéresse"», relate l'auteur-compositeur-interprète.
Une belle façon de «payer ses bills»
Avec une douzaine d'albums et une tonne de spectacles derrière la guitare, Richard Desjardins admet néanmoins que le plaisir de la scène s'est transformé. «Rendu sur scène, ça va, mais le temps de préparation est plus long à mesure que j’avance en âge.»
La carrière de Richard Desjardins est aussi florissante en France, où il habite pendant une partie de l'année. «Je continue à donner un ou deux concerts par mois; ça paie mes bills!»
Si l'heureux contact entre son œuvre et le public européen s'est réalisé assez tôt dans sa carrière, Richard Desjardins croit que sa façon de raconter une autre réalité que celles auxquelles étaient habitués les Européens y est pour quelque chose dans son succès de l'autre côté de l'Atlantique.
«Je faisais voyager le public pour vrai. Et puis j’ai un jeu de piano pas si mal à comparer à bien des chanteurs là-bas.»
La liberté d'expression pour s'impliquer
Bien que la compagnie Tembec ait menacé pour une troisième fois en 15 ans de s'attaquer à la forêt Kanasuta, Richard Desjardins a bon espoir que l'organisme Action boréale avec qui il travaille saura convaincre la compagnie de la nécessité de ne pas altérer cette richesse naturelle.
Sommes-nous suffisamment impliqués et touchés par la façon dont sont traitées nos ressources naturelles au Québec?
«Touchés? Je crois que oui, parfois. Impliqués? Hmm… J’ai la chance d’exercer un métier qui m’accorde une liberté d’expression privilégiée et un peu de temps pour y travailler, constate-t-il. Ce n’est pas donné à tout le monde, dont la grande majorité doit ramer pour boucler les fins de mois.»