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Une bourse de 100 000$ mène Clarisse Émond-Larochelle à Oxford

le mardi 26 février 2019
Modifié à 8 h 16 min le 16 novembre 2022
Par Maryanne Dupuis

mdupuis@gravitemedia.com

RÉUSSITE. Grâce à une prestigieuse bourse de 100 000$, Clarisse Émond-Larochelle aura l’opportunité d’aller étudier à la prestigieuse université Oxford, en Grande-Bretagne, dès l’automne prochain.

Un groupe sélect de 11 étudiants sont choisis chaque année au Canada afin de recevoir la bourse de la Fondation Cecil-Rhodes, soit la plus ancienne bourse de recherche universitaire au monde. Deux étudiants seulement sont sélectionnés au Québec. Clarisse Émond-Larochelle est diplômée du baccalauréat en relations internationales et droit international, concentration études féministes, de l’UQAM.

Celle qui a depuis entamé un baccalauréat en droit devra toutefois le mettre sur pause pour deux ans puisqu’elle s’envolera pour l’Angleterre en septembre afin d’aller étudier à la plus vieille université du pays. La jeune femme de 24 ans y fera des études de maîtrise sur les violences sexuelles dans les mouvements migratoires, grâce à la bourse qu’elle a obtenue à la suite d’un processus de sélection d’environ trois mois.

«C’est un processus qui est quand même laborieux, explique l’étudiante en droit. Il faut d’abord être sélectionné par notre université au Québec, puis appliquer au niveau provincial pour la bourse Rhodes Québec. Nous devons ensuite passer un processus d’entrevue en deux temps; d’abord sous forme de cocktail de réseautage; puis individuellement, avec les membres du jury.»

Travailler fort

L’excellence du dossier académique, les divers engagements ainsi que les qualités de meneur sont autant de choses qui sont considérées par le jury pour décerner les bourses. Clarisse Émond-Larochelle, en plus d’obtenir d’excellentes notes, participe depuis plusieurs années à différents projets. Sa bourse, elle a travaillé pour l’obtenir. Elle a effectué des stages en Inde et au Vietnam, a participé à une simulation des Nations Unies, s’implique auprès de la Clinique internationale de défense des droits humains de l'UQAM, a pris part au parlement jeunesse de Wallonie Bruxelles de même qu’à celui du Québec, auquel elle a participé à six reprises.

Elle y a occupé les rôles de députée, chef de l’opposition, whip de l’opposition, présidente de commission, porte-parole de l’opposition et ministre de la Justice. Ce dernier rôle lui a permis de rédiger et de soumettre un projet de loi sur le traitement juridique des agressions sexuelles.

«Ce projet m’a beaucoup formée en tant qu’humain, affirme-t-elle. C’est une simulation parlementaire pour les jeunes durant laquelle personne n’est associé à un parti; il n’y a pas de bleus ou de rouges. On débat sur quatre projets de loi. Ç’a été une expérience révélatrice pour moi; le parlement jeunesse m’a donné à travers toutes ces années un espace formidable de débat et de discussion, sans égard aux allégeances politiques des gens. C’est à partir de là que j’ai vraiment voulu aller en droit.»

Ses efforts des dernières années ont porté fruit puisqu’elle a obtenu la bourse Rhodes, à son grand bonheur, mais aussi à sa grande surprise.

«La responsable du comité m’a appelée et je l’ai entendue me mettre sur haut-parleur, raconte la boursière. Je ne m’attendais pas à ce qu’elle m’appelle le samedi soir, puisque mon entrevue avait eu lieu le matin même. Elle m’a dit qu’ils avaient une dernière question à me poser, alors je suis devenue super stressée. Elle m’a demandé: si on t’offrait une bourse de 100 000$ pour aller étudier à Oxford, est-ce que tu dirais oui? Ma première réaction a été de demander si c’était une blague [rires]. Elle m’a dit que ça n’en était pas une et qu’ils m’offraient la bourse.»

Une belle réussite pour l’étudiante de l’UQAM, qui continue cet hiver ses études en droit.

«Je suis très excitée de partir en septembre, mais j’essaie quand même de garder les deux pieds sur terre pour finir ce que j’ai commencé en droit et pour passer du temps avec mes proches», précise l’étudiante.

Suivre son cœur

Celle qui a un agenda bien chargé poursuit donc son parcours d’étudiante, tout en cumulant les expériences diverses.

«J’essaie de ne pas trop focusser sur mes objectifs à long terme et de faire en sorte que j’apprécie mes études, ajoute-t-elle. Je n’ai pas besoin d’avoir terminé mon parcours scolaire, à 27-28 ans, pour commencer ma vie d’adulte et de jeune professionnelle. Je suis déjà sur le marché du travail, j’ai l’opportunité de travailler avec des organismes en matière de violence sexuelle et j’ai la chance d’aller à Oxford. Je vois tout ça comme une partie de mon cheminement professionnel et académique. Avoir des expériences concrètes, des implications, des emplois, ça peut vraiment faire la différence lorsque tu te projettes dans le futur. En tout cas, moi, ça m’a beaucoup aidée.»

Pour le moment, son plan est de quitter en septembre pour Oxford, puis de revenir compléter ses derniers cours de droit pour ensuite faire son barreau.

«J’ai fait le choix d’aller en droit parce que j’ai besoin de voir l’application concrète de mes réflexions. Je veux évoluer dans un milieu où je suis en contact avec les personnes. L’idéal pour moi serait d’avoir un métier dans lequel je peux mettre de l’avant mes valeurs tout en défendant les causes qui me tiennent à cœur», conclut Clarisse Émond-Larochelle.

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