Une clinique à la pharmacie : un nouveau concept sur la Rive-Sud
En allant à la pharmacie Pharmaprix de l’arr. de Greenfield Park, il est toujours possible de demander à parler au pharmacien. Mais à partir du 27 novembre, il sera aussi possible de rencontrer le pharmacien à la clinique adjacente au comptoir, un concept qui fait son arrivée sur la Rive-Sud.
Le nouvel espace de clinique est subtil : un comptoir d’accueil et deux salles à quelques pas du comptoir régulier. Il fait toutefois une grande différence pour les professionnels et les patients.
«Ça permet de sortir de notre travail qui est actuellement fait au laboratoire, un peu sur un coin de comptoir. Là, on va être dans un bureau, posé, avec le temps pour rencontrer les patients», explique Philippe Allard, pharmacien-propriétaire de la succursale.
La pharmacie entend augmenter ses heures d’ouverture graduellement pour être ouverte de 9h à 20h, à partir de l’été 2025. Un rendez-vous peut être obtenu par la plateforme en ligne Clic-Santé ou au comptoir.
«Il va toujours rester un pharmacien libre de l’autre côté», assure M. Allard, dont la pharmacie est la seule ouverte 24h sur 24 sur la Rive-Sud.
Un peu comme chez le médecin
Ces cliniques ne changent pas le rôle des pharmaciens. Mais pour Élyse Desmeules, responsable du déploiement des projets de cliniques dans les Pharmaprix du Québec, elles peuvent changer la perception des gens face aux soins prodigués en pharmacie.
«Ça change l’état d’esprit des professionnels et des patients, qui voient un modèle différent, un peu comme chez le médecin. Il y a donc une confiance grandissante qui s’établit grâce à cet emplacement-là», soutient celle qui est aussi pharmacienne et directrice principale des services professionnels.
Élyse Desmeules croit que les cliniques en pharmacie permettent d'offrir davantage d'options de soins aux patients. (Photo: Le Courrier du Sud ‒ Michel Hersir)
Cinq Pharmaprix ont tenté l’expérience l’année dernière et 30 000 patients ont pu être rencontrés grâce à elles. La clinique de Greenfield Park est quant à elle la première à voir le jour sur la Rive-Sud.
«Ce sont des consultations évitées chez le médecin, des patients qui ont moins de stress de se dire : quand est-ce que je vais être vu par un professionnel? L’impact sur le niveau d’anxiété de gens, avec cette option, n’est pas négligeable», ajoute Mme Desmeules.
Une panoplie de soins
Mais justement, quels sont les problèmes de santé qui entrent dans le champ de pratique du pharmacien? Ils sont nombreux et parfois peu connus de la population, informe Élyse Desmeules.
Elle cite notamment les conditions aiguës – notamment les infections urinaires, le zona, la santé voyage, les nausées ou vomissements de grossesse – mais aussi tout ce qui concerne les maladies chroniques comme la migraine, l’asthme ou même le diabète.
«Personne ne se lève le matin et ne se dit : je vais aller me faire prendre en charge pour mon diabète par mon pharmacien. On ne pense pas comme ça!» souligne la pharmacienne.
Pourtant, différents tests ou suivis peuvent être effectués en pharmacie.
Couverture vaccinale en recul
La vaccination est un autre élément qui peut être réalisé à la clinique. En pleine campagne de vaccination saisonnière, les pharmacies veulent toutefois mettre l’accent sur la vaccination «de routine», par exemple celle pour prévenir le zona ou l’hépatite.
«On parle de la mise à jour du carnet vaccinal. En raison de la pandémie, on a eu le plus grand recul des 30 dernières années au niveau de la couverture vaccinale de la population. On a des gens qui ont la coqueluche, des maladies de l’ancien temps! Donc, on veut vraiment revoir ça, par exemple pour les nouveaux arrivants, que ces personnes puissent bénéficier d’une couverture complète», souligne Mme Desmeules.