Une Longueuilloise atteint 100 000 abonnés sur sa chaîne Youtube de flûte traversière
Des gens de tous les continents apprennent la flûte traversière grâce à la chaîne Youtube de la Longueuilloise Amélie Brodeur. Lancée en 2015, The Flute Channel a atteint le plateau des 100 000 abonnés en novembre dernier.
La flûtiste a trouvé sa niche, c’est le cas de le dire. À ce jour, elle est la seule au monde à avoir une chaîne Youtube d’apprentissage de la flûte traversière. Une de ses vidéos, dans laquelle elle explique comment obtenir un meilleur son, a récolté près d’un demi-million de «vues».
«Je fais du mieux que je peux et j’essaie de donner aux gens ce que moi j’aurais aimé avoir quand moi j’étais étudiante», dit-elle au Courrier du Sud.
On retrouve sur sa chaîne des tonnes de vidéos didactiques et d’autres purement musicales. Elle et son conjoint ont également fait des vidéos dans lesquelles ils comparent, par exemple, une flûte à 300$ avec une flûte à 20 000$. «On a l’impression qu’on rend un service utile, dit-elle.
Il y a des gens qui n’ont pas nécessairement les moyens de se payer des cours. Je reçois des messages de jeunes qui me disent qu’ils étaient les pires flûtistes de leur école et qui sont maintenant les meilleurs. C’est vraiment mignon!»
Le commencement
Amélie Brodeur a complété deux baccalauréats en musique, dont un en enseignement de la musique. Elle a réalisé des stages internationaux et pris part à plusieurs orchestres à titre de pigiste.
À ce jour, elle enseigne la flûte à temps plein à Longueuil. C’est son conjoint qui, étonné du rythme auquel progressaient les jeunes sous les conseils de Mme Brodeur, lui a proposé de lancer une chaîne Youtube il y a cinq ans.
«Je lui disais que plein de gens pouvaient faire ça, et il me répondait que oui, mais ils ne le font pas. Et c’est bien vrai», relate la flûtiste. Elle se souvient d’ailleurs du jour où elle a atteint les 1 000 visionnements.
«Je ne me pouvais plus, lance-t-elle. Je me disais que c’est beaucoup de monde; c’est comme remplir le Théâtre Maisonneuve à la Place des Arts!» Aujourd’hui, elle a un peu plus de 15 millions de visionnements.
Du marketing gratuit
L’enseignante a désormais des étudiants un peu partout sur la planète à qui elle donne des cours virtuellement.
«C’est comme si la chaîne Youtube était du marketing, non seulement gratuit, mais qui rapporte», fait-elle remarquer. En effet, la popularité de ses vidéos lui permet d’obtenir un montant «intéressant», dit-elle.
Elle a d’ailleurs créé une méthode qu’elle vend en ligne; des gens des quatre coins de la planète l’ont déjà achetée.
«Quand on regarde il y a 20 ans, pour avoir la visibilité que j’ai, il aurait fallu que j’aie un producteur, que quelqu’un décide de croire en moi, d’investir», laisse entendre Mme Brodeur.
«Je sais que les réseaux sociaux ne sont pas que positifs, mais j’ai eu l’occasion de me faire connaître par moi-même, poursuit-elle. Ce n’est pas un producteur qui décide, c’est le public. Ce que je propose leur plaît.»
La Longueuilloise a également lancé son podcast il y a trois ans. Pour les prochaines années, elle envisage lancer des albums et faire davantage de vidéos musicales.
New-York
Bien qu’elle soit suivie virtuellement par près plus de 100 000 personnes, Amélie Brodeur n’a pas l’habitude de se faire reconnaître dans la rue. Elle se souvient toutefois d’une situation étonnante survenue lors d’un voyage à New-York il y a quelques années, alors qu’elle avait environ 50 000 abonnés à sa chaîne.
«On a une entente avec une compagnie qui vend des flûtes là-bas; quand les gens utilisent notre code en achetant une flûte, on a une cote, raconte-t-elle. On est allés les rencontrer et les gens qui entraient dans le magasin me reconnaissaient.»
«Ça m’a vraiment fait quelque chose. Mon fils me disait “Maman tu te fais reconnaître à New York”! Mais juste dans les magasins de flûte, pas dans la rue!» lance-t-elle en riant.