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VIDÉO - Aéroport de Saint-Hubert : inquiétudes face à l’augmentation des vols

le mercredi 22 mars 2023
Modifié à 9 h 41 min le 24 mars 2023
Par Sylvain Daignault, Initiative de journalisme local

sdaignault@gravitemedia.com

Des membres de la Coalition Halte-Air Saint-Hubert opposés au projet de développement de l’aéroport ont exprimé leur désaccord à l’entrée de l’hôtel de ville. (Photo: Le Courrier du Sud – Denis Germain)

Des citoyens préoccupés par l’annonce de la construction d’un nouvel aérogare pour desservir une quarantaine de vols quotidiens de Porter au Québec et au Canada ont manifesté avant la tenue de la dernière séance du conseil municipal. 

Équipés de haut-parleurs sous la bannière d’Urgence climatique Montérégie, les manifestants de la Coalition Halte-Air Saint-Hubert ont scandé des slogans opposés à tous/tout projet de développement de l’aéroport. Plusieurs d’entre eux ont ensuite interpellé les élus lors de la période de questions.

 

 

Transparence
Jacques Morin : «J’ai voté pour un jeune parti qui a vieilli très vite. J’ai appuyé sans condition la Coalition Longueuil. Voter pour une équipe jeune sensible aux questions écologiques me semblait un choix prometteur pour nos enfants et nos petits-enfants. J’ai confondu un parti porteur avec un parti Porter», de lancer le citoyen sous les applaudissements. 

«Quand DASH-L a-t-il déposé un inventaire de GES pour que vous, les élus, ayez appuyé ce projet? Qui a vu et lu le plan de développement de DASH-L?» a-t-il demandé.

Jacques Benoit, de la Coalition Halte-Air Saint-Hubert, a réchauffé les manifestants. (Photo: Le Courrier du Sud – Denis Germain)

Est-ce que des pistes d’atterrissage seront ajoutées?, se questionne de son côté Carole Ricard.

Benoit Nadeau s’interroge pourquoi la «Ville est d’accord avec un projet qui date des années 1950. Avons-nous besoin d’un aéroport régional quand il y a un autre aéroport à une quarantaine de kilomètres?»

Mathieu Péladeau est d’avis que la Ville de Longueuil occulte une partie du rapport de l’Office de participation publique de Longueuil (OPPL). «Est-ce que la Ville peut fournir toutes les garanties que Porter lui a fourni pour accepter ce projet?» 

Même son de cloche du côté de Jacques Benoit qui aimerait consulter les rapports concernant les avantages économiques et les impacts sur la santé qu’entraineront selon lui l’augmentation de vols. 

Explications
Avec son calme habituel, la mairesse de Longueuil a vanté la politique de main tendue envers DASH-L, le gestionnaire de l’aéroport, pratiquée par la Ville depuis son arrivée. 

Catherine Fournier a ajouté que l’aéroport était pratiquement libre de faire ce qui lui plaît sur ses terrains. «Le développement de l’aéroport peut se faire avec ou sans la Ville de Longueuil.»

(Photo: Le Courrier du Sud - Denis Germain)

Elle a rappelé le recul de l’aéroport concernant son projet initial de développer la filières des vols économiques. Elle a souligné que 58% de la population est favorable à l’augmentation des vols en respectant plusieurs paramètres.

 «Nous sommes capables de négocier avec DASH-L et avons obtenu un engagement signé quant aux heures d’ouverture de l’aéroport et aux vols de nuit», a-t-elle assuré.

Zone aéroportuaire
Mme Fournier a ajouté que 500 000 mètres carrés de terrain étaient à la disposition de la Ville pour le développement de la zone aéroportuaire. «On va renforcer ce secteur. Je serais bien contente de voir le premier moteur d’avion électrique être développé à Longueuil!» 

Pour ce qui est de la pertinence d’un aéroport régional, Mme Fournier a rappelé qu’il n’y avait pas encore de train à grande vitesse au Québec. «Les liaisons avec Sept-Îles ou l’Abitibi vont soutenir l’économie de toutes les régions du Québec.»

La mairesse a aussi indiqué que des réaménagement des pistes étaient prévus, mais pas d’ajout. «Peut-être même que des pistes seront fermées.» 

Le conseiller municipal Jacques Lemire a déploré le fait d’avoir appris cette nouvelle à la télé. «Je ne comprends pas qu’une grosse annonce comme ça, 100% du conseil ne le savait pas. On nous parle d’un projet de 40 avions par jour… Est-ce que ce sera 80 dans cinq ans?»

Catherine Fournier estime que c’était la première fois que la Ville faisait des gains dans le dossier de l’aéroport. « On fait les choses autrement. On est dans l’ouverture, la collaboration. On va continuer dans la même veine.»