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VIDÉO – L'Aire ouverte de Brossard, une clinique jeunesse inspirée par les jeunes

le mardi 06 décembre 2022
Modifié à 12 h 51 min le 06 décembre 2022
Par Michel Hersir

mhersir@gravitemedia.com

Zolikha Remagui-Temam et Victor Artiaga sont deux des membres du comité de jeunes de l’Aire ouverte de Brossard. (Photo : Le Courrier du Sud – Michel Hersir)

L’Aire ouverte de Brossard, une clinique destinée aux jeunes de 12 à 25 ans afin d’y recevoir notamment des services en santé mentale, a inauguré ses locaux le 5 décembre en compagnie du ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant.

«C’était important pour nous qu’il y ait des chaises confortables à l’entrée et des couleurs vivantes dans la clinique. On aimerait éventuellement ajouter une murale à cet endroit.»

Ce n’est toutefois pas le ministre qui a prononcé ces mots, mais bien Victor Artiaga, un étudiant au baccalauréat en enseignement secondaire.

 

 

 

En effet, si la clinique est gérée par des professionnels, un comité de jeunes a épaulé l’équipe autant dans sa conception et que dans leurs idées pour rejoindre la clientèle cible.

«Notre rôle est de témoigner de notre vécu, c’est quoi la réalité des jeunes, leurs besoins concrets. Il y a des ressources au secondaire, mais beaucoup d’entre eux n’y iront pas à cause du stigma qui vient avec trouver une ressource à l’école. Et le cégep, l’université, ce sont tellement de grosses institutions qu’on ne sait pas toujours où se diriger», a relaté Zolikha Remagui-Temam, étudiante en travail social et également membre du comité de jeunesse.

«Surtout, ça ne doit pas être compliqué à aller chercher de l’aide. Ici, c’est comme un trampoline qui est là pour les aider en les amortissant, et s'ils veulent quelque chose en particulier, on les aide à les rediriger», ajoute Victor.

Un environnement qui plaît et sans rendez-vous

Lionel Carmant a expliqué les deux principes de base de la clinique : «ça doit être un environnement qui plaît aux jeunes et il doit y avoir du sans rendez-vous».

Si les 12-25 ans sont visés, c’est entre autres parce que 75% des problèmes en santé mentale débutent avant l’âge de 18 ans, a évoqué le ministre, en ajoutant que les services doivent rester présents dans la transition vers l’âge adulte.

«C’est primordial qu’il y ait du sans rendez-vous.»

-Lionel Carmant

«Quelqu’un dans une période difficile où il doit transiter d’un pédopsychiatre à un psychiatre, c’est important qu’il ait un pied à terre quand il en a besoin», a-t-il mentionné.

Ce dernier a rappelé l’importance d’un lieu où les jeunes sont accueillis peu importe leurs maux.

«Dans ma carrière de médecin, quand on envoyait un jeune frapper à une porte fermée, c’était impossible de les renvoyer une deuxième fois. Refuser quelqu’un, c’est contre la philosophie de l’Aire ouverte. C’est oui, oui, oui, et on s’arrangera entre nous par après», a-t-il soutenu.

Ouverte depuis septembre

L’Aire ouverte de Brossard a ouvert ses portes au mois de septembre. Elle est entre autres composée d’une équipe d’un travailleur social, d’un technicien en éducation spécialisé et bientôt d’un criminologue.

Le ministre Lionel Carmant a visité les lieux avec l’équipe de l’Aire ouverte le 5 décembre. (Photo : Le Courrier du Sud – Michel Hersir)

 

Les heures d’ouvertes sont le mardi et le jeudi en soirée, au moment le plus propice pour les jeunes. L’équipe travaille à la clinique, mais également à l’extérieur, par exemple, pour un jeune qui est tellement anxieux qu’il ne sort pas de la maison.

Il y a actuellement 26 Aires ouvertes dans la province, mais elles n’ont pas toutes un lieu physique comme à Brossard. À long terme, M. Carmant souhaite qu’il y en ait 90, soit une pour chacun des réseaux locaux de services au Québec.