VIDÉOS - Briser l’isolement sans frontière
Pendant 5 mois, 16 femmes de Longueuil issues de l’immigration se sont réunies. Encadrées par le Carrefour le Moutier, elles se sont exprimées sur leur isolement. Ensembles, elles ont su tisser des liens. Elles sont désormais mieux reconnectées sur leurs forces et outillées pour faire face aux défis qui se dressent sur leur chemin.
Le Carrefour le Moutier a déjà pour mission d’accueillir les nouveaux arrivants pour faciliter leur intégration. Or, au fil du temps, les intervenants ont décelé que l’isolement faisait partie du quotidien de nombreuses femmes.
«Ça devient un obstacle pour leur parcours migratoire et leur intégration sociale et économique, soutient Jana Martic, chargée de recherche du projet. Celui-ci a été offert à un moment propice pour des femmes qui étaient prêtes à s’engager. Elles en ont toutes profité. »
Les participantes provenaient d’horizons divers. Le tiers étaient résidentes permanentes tandis que plus de la moitié qualifiaient avoir un niveau de francisation faible. Avec des bagages de vie différents et des expériences professionnelles variées.
«Le projet était important pour moi. Petit à petit, je me suis retrouvée.»
-Amani, participante au projet de recherche-action «Femmes!»
Les causes et les conséquences de l’isolement sont interreliées et provoquent un cycle duquel il est difficile de s’en sortir.
«Je suis contente d’avoir partagé ce mal être que j’ai vécu, exprime Ketsia, une participante au projet de recherche-action. C’est une des premières fois que je parle de mon malaise et que je me sens écoutée. Les autres autour de moi me trouvaient folle. »
Dans cet espace sécurisant, les participantes pouvaien s’exprimer librement. Elles se sont aussi mises en action que ce soit à travers des activités socioculturelles ou communautaires.
«Les femmes ont appris que leur voix compte, mentionne Francia Gallego, la chargée de projet de «Femmes!» Elles ont appris à s’approcher plus des autres. Les résultats et l’engagement démontrent que le projet vaut la peine d’être poursuivi.»
Un moment pour soi
Pour Amani, mère de famille qui doit subvenir à ses besoins, les rencontres revêtaient un caractère primordial. Après trois ans à se centrer sur son monde, elle avait enfin un moment à elle.
«Le projet était important pour moi, dit-elle. Je partageais mes douleurs et j’écoutais les autres femmes pour trouver des solutions pour avancer. »
Plusieurs participantes souhaitent conserver et entretenir les liens développés au cours des derniers mois. L’engagement personnel est la base du succès du projet.
Le projet réalisé par le Carrefour le Moutier a bénéficié du financement du ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration du Québec. L’organisme aimerait bien reconduire l’expérience vu les résultats obtenus.
«Les portes du Carrefour sont ouvertes, a confirmé Mme Gallego. Le projet a fait une différence dans leur vie.»
Situation des femmes immigrantes
L’agglomération de Longueuil accueille 7,5 % de toute la population immigrante du Québec
Les femmes immigrantes sont plus susceptibles de se retrouver en situation de précarité économique, à vivre des violences ou des vulnérabilités ou dans une situation de monoparentalité. À cela s’ajoutent la barrière linguistique et la non-reconnaissance des compétences et expériences professionnelles. Plusieurs éléments qui engendrent l’isolement de ces personnes.
Les 16 participantes qui ont complété les cinq mois à l’intérieur du projet de recherche-action «Femmes!» sortent grandies de leur expérience. (Photo - gracieuseté)