Visées résidentielles pour Grande-Allée : Brossard acquiert un terrain à 16,8 M$
Le conseil de Brossard a autorisé à la majorité l’acquisition du 6405, boul. Grande-Allée, pour un montant de 16,8 M$. Ce terrain de près de 27 300 mètres carrés, occupé actuellement par Déco Jardin, est ciblé pour y construire des habitations résidentielles, possiblement du logement abordable.
«Nous ne pouvons laisser passer cette occasion qui nous permet d’agir concrètement pour le mieux-être de notre communauté, a avancé la mairesse Doreen Assaad. Ce projet d’acquisition marque une étape décisive dans l’engagement de la Ville envers une planification urbaine durable et inclusive.»
La Ville entame ainsi l’un des pans de sa vision d’urbanisme présentée cet été, notamment en revitalisant le secteur Grande-Allée/Chevrier, voué à devenir davantage à vocation résidentielle.
«Dans notre vision urbanistique, on a comme vision de développer aussi avec du logement abordable. On a un préjugé favorable», a souligné le conseiller municipal Christian Gaudette, à la séance du conseil du 12 novembre.
«Cette décision ouvrira la voie à l’amélioration de la qualité de vie des citoyens environnants en réduisant le bruit ambiant, les résidus de pierre et la poussière», a aussi indiqué celui qui préside le Comité consultatif d’urbanisme.
L’immeuble a été évalué en septembre par un expert agréé. Devant des interrogations de la conseillère municipale indépendante Xixi Li, le directeur général Guy Benedetti a assuré que le coût d’acquisition de 2025 [puisque la promesse d’achat se conclura vraisemblablement l’an prochain] correspond à la juste valeur marchande. «On a les études nécessaires qui le démontrent», a-t-il confirmé.
De plus, l’acquisition est conditionnelle à certains éléments. «On reviendra au conseil avec le plan de développement précis, le plan d’aménagement qui devra passer à l’urbanisme, etc.» a indiqué le directeur général.
Le vendeur occupera le terrain jusqu’en juillet 2025. D’ici là, il versera un loyer mensuel de 10 000 $ à la Ville. Cette période servira à planifier les aménagements et à étudier les possibilités d’un projet de logements abordables.
Règlement parapluie
L’autorisation de cette acquisition était conditionnelle à l’entrée en vigueur d’un règlement d'emprunt de 25 000 000 $ aux fins d’acquisition d’immeubles, adopté plus tôt à la même séance.
Le conseiller municipal de l’opposition Claudio Benedetti s’est dit «mal à l’aise» que cette promesse d’achat du 6405, boul. Grande-Allée survienne «d’un coup», quelques dizaines de minutes suivant l’adoption du règlement d’emprunt. Tout comme son homologue indépendante Xixi Li, il a voté contre l’autorisation d’acquisition.
Le directeur général a expliqué que cette acquisition sera déboursée à même le règlement d’emprunt, mais «quand on va revendre des terrains pour fins de développement, ça va venir en réduction de l’emprunt, a-t-il soutenu. C’est ça, le principe du règlement parapluie.»
L’adoption du règlement a d’ailleurs soulevé quelques questions d’élus et de citoyens, notamment car l’emprunt de 25 M$ sera remboursé au moyen d’une taxe spéciale. Un citoyen a jugé «irresponsable» cette position de la Ville, dans un contexte où elle enregistrera des surplus.
La Loi sur les cités et villes prévoit qu’une municipalité puisse adopter un règlement parapluie pour emprunter un montant qui servira à des dépenses en immobilisations, en en fixant seulement un montant maximal.
«Un tel règlement permettra à la Ville d’assurer le financement plus rapide et efficace de l’acquisition d’un ou de plusieurs immeubles», a détaillé la Ville dans la documentation.
«C’est un mécanisme qui a été permis aux municipalités à travers tout le Québec, il y a au moins 8 ans. C’est quelque chose de nouveau pour nous, a mentionné la mairesse. Ça nous permet, lors du moment d’identifier un terrain d’intérêt, d’éviter certaines étapes sur des règlements d’emprunt, mais chaque acquisition sera votée au conseil, chaque élément sera adressé à la pièce.»
Xixi Li s’est opposé à ce règlement parapluie, se montrant défavorable à une taxe spéciale imposée aux Brossardois. Claudio Benedetti a aussi voté contre.