TRAGÉDIE. L’actuel directeur adjoint et chef des enquêtes criminelles au Service de police de l’Agglomération de Longueuil (SPAL), Mario Plante, se souvient encore très bien de la fusillade du collège Dawson survenue le 13 septembre 2006. Il l’a vécue de près.
Celui qui était à l’époque responsable des enquêtes spécialisées et des prises d’otages à la police de Montréal a été un des premiers policiers à se rendre sur les lieux de la tragédie. Encore aujourd’hui, ces minutes restent gravées dans la mémoire du directeur. «Je terminais une rencontre avec mes officiers au centre-ville de Montréal quand j’ai reçu l’appel. Au départ, on parlait d’une prise d’otage», raconte Mario Plante.
Intervention rapide
En moins d’une vingtaine de minutes, Mario Plante et son équipe – 368 policiers – établissaient leur poste de commandement autour du collège Dawson. «Lorsqu’on est arrivé sur les lieux, Kimveer Gill s’était enlevé la vie, mais nous pensions qu’il y avait un autre tireur», relate-t-il.
Mario Plante rappelle comment l’intervention rapide du policier Denis Côté qui a localisé, pourchassé, puis encerclé l’individu a été une bonne chose. «Il a vu Kimveer Gill entrer dans l’établissement et l’a suivi. Sans son intervention, la fusillade aurait fait plus d’une victime», est convaincu M. Plante.
Armé jusqu’aux dents
À l’extérieur du collège Dawson, Kimveer Gill a tiré 20 coups de feu et a atteint six personnes. À l’intérieur, l’homme a tiré 65 coups de feu, dont 36 vers les policiers. Il a atteint mortellement la jeune Anastasia DeSousa et blessé 13 autres personnes.
Mario Plante confie que le tireur était fortement armé. «Il avait encore 80 balles sur lui et 1000 dans son coffre de voiture.»
Changement au travail policier
Le policier d’expérience soutient que l’événement a modifié considérablement le travail d’intervention des policiers.
«Contrairement à Polytechnique, où les premiers agents arrivés sur place établissaient un périmètre de sécurité en attendant le groupe tactique d’intervention, à Dawson, les premiers policiers sont tout de suite intervenus et ont encerclé le tireur», compare-t-il. Une technique maintenant enseignée à l’Institut de police de Nicolet.
À Boucherville
Mario Plante rappelle que cette technique d’intervention a été pratiquée il y a quatre ans à l’école De Mortagne de Boucherville lorsque des gens avaient vu deux jeunes entrer dans l’établissement avec des armes, en mars 2012.
«Nos policiers sont entrés rapidement et ont rapidement localisé les individus visés», explique le directeur adjointe. Trois élèves de l’école avaient alors été arrêtés avec un pistolet à plomb et une arme jouet. Ils ont été accusés de méfait et d’avoir troublé la paix.
