GRÈVE. Environ 130 membres du Syndicat des professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) se sont rassemblés à Longueuil, ce matin, à l’occasion d’une grève nationale, de 8h30 à 10h. À l’échelle du Québec, ils étaient plus de 17 000 à faire entendre leur mécontentement, entamant une nouvelle étape dans leurs moyens de pression sur le gouvernement.

Le rassemblement avait lieu devant l’édifice Montval, à la Place Charles-LeMoyne, où sont situés les principaux services gouvernementaux à Longueuil.

Deux mandats de grève ont été entérinés par le SPGQ dans les dernières semaines, soit un de grève ciblée de courte, moyenne ou longue durée, ainsi qu’un autre de grève générale de trois jours comptabilisés en minutes ou en heures, comme ce fut le cas ce matin. Les membres poursuivent aussi depuis novembre une grève générale illimitée pour les soirs et les fins de semaine, qui se limite donc au temps supplémentaire.

 

La convention collective du SPGQ est échue depuis le 1er avril 2015. Le syndicat regroupe 25 500 employés de la fonction publique rattachés à plus de 38 unités de négociation. Ils œuvrent dans des sociétés d’État, des réseaux de l’éducation et de la santé du Québec.

Mauvaise foi

Si la route vers une nouvelle convention collective est pénible, c’est en raison de la mauvaise foi des instances patronales, plaide le 4e vice-président du SPGQ, David Bernans.

«On recherche la bonne foi du gouvernement. Il en a eu lors des négociations avec les médecins, aussi avec les employés d’Hydro-Québec; mais ce n’est pas la même chose avec nous», se plaint-il.

Selon M. Bernans, les déboires au ministère des Transports (MTQ) ne sont pas étrangers à la relation épineuse entre le gouvernement et ses professionnels. Il rappelle les recommandations de la Commission Charbonneau, notamment en ce qui a trait à la vérification des contrats et la lutte contre la corruption et la collusion.

«Le MTQ n’a pas d’expertise. La Commission a recommandé l’utilisation d’experts à l’interne pour contrer la corruption et la collusion. Sauf que les professionnels syndiqués du secteur public sont rémunérés jusqu’à 18% de moins globalement, estime M. Bernans. Comment attirer de l’expertise avec une telle situation? Ce n’est pas évident.»

«Ce sont nos professionnels qui veillent à la qualité de nos services. On ne peut pas laisser ça en sous-traitance au privé. C’est inacceptable pour la population», estime-t-il.

Négociations ardues

La table de négociations du SPGQ s’est réunie dans les heures suivant la grève. Les membres du syndicat espèrent que les pourparlers connaîtront un nouveau souffle, alors que la dernière rencontre s’est déroulée le 13 mai. Il s’était écoulé presque deux mois depuis la précédente, qui avait eu lieu le 15 mars.

«Je ne peux pas m’avancer sur la date où aura lieu la prochaine rencontre, mais j’ai l’impression qu’elle se fera maintenant dans des délais plus raisonnables», entrevoit David Bernans.

D’autres activités de grève sont prévues dès la semaine prochaine par le SPGQ.