L’entrepreur qui a présumément fauché une itinérante à Brossard le 27 mai restera derrière les barreaux jusqu’à lundi, alors que le juge Jean-Philippe Marcoux rendra sa décision sur sa remise en liberté.
Luigi Fragomele, 46 ans, est accusé d’agression armée, de voies de fait causant des lésions, de conduite dangereuse, de délit de fuite et de méfaits de moins de 5000 $ après qu’il aurait foncé avec son véhicule à plusieurs reprises sur un campement pour itinérants situé sur la rue Allard. La victime dans cette affaire, Caroline Derome, a subi des blessures aux jambes, notamment au tibia et des déchirures de ligaments.
Selon les faits présentés par la Couronne lors de son enquête sur remise en liberté le 5 juin, la victime Caroline Derome a mentionné que M. Fragomele est passé avec son véhicule à grande vitesse près de son campement. Par la suite, cette dernière l’aurait interpellé dans le milieu de la rue et aurait agrippé la poignée de porte de camion de style pick-up. C’est à ce moment que l’accusé aurait fait marche arrière et aurait roulé sur la jambe de la victime. Il serait sorti de son véhicule, se serait adressé à la victime, et serait parti par la suite chez lui en fermant les lumières et les rideaux de fenêtres.
La Couronne estime que M. Fragomele savait bien ce qu’il avait fait, en démontrant via des images de caméras de surveillance le moment où il sort de son véhicule après qu’il aurait fauché Mme Derome. De plus, le rapport d’événements des policiers indique qu’il savait qu’elle tenait la poignée et aurait demandé si la victime «était correcte».
«L’enjeu de la remise en liberté, c’est ce qui est inexpliqué dans cette affaire, a fait valoir Me Karine De Conninck qui représente le ministère public. M. Fragomele ne reconnait aucun problème et donc on ne peut pas agir sur la problématique. Qu’est-ce qui va arriver aux prochaines personnes qui vont troubler la paix de monsieur?»
La défense, représentée par Me Éric Coulombe, prétend que M. Fragomele devrait retrouver sa liberté puisqu’il n’a pas d’antécédents judiciaires, qu’une caution de 10 000$ a été payée, qu’il serait pris en charge par son frère et qu’il résiderait chez son père. À cet effet, la Couronne semblait sceptique du plan de sortie de l’accusé, d’autant plus que son père ne s’engage à rien puisqu’il n’a pas témoigné et n’a pas prêté serment.
De plus, Me Coulombe plaide qu’on ne sait pas ce qu’il s’est réellement passé avant l’altercation entre les deux individus.
Lors de son audience, l’entrepreneur en construction indiquait ne pas avoir de problèmes et que sa vie se passait bien. Lorsque le juge Marcoux lui a demandé pourquoi il avait agi ainsi s’il n’avait pas de problèmes, l’accusé était vague dans ses réponses.
Après avoir pris un temps de réflexion d’une vingtaine de minutes, le juge Marcoux est revenu afin d’annoncer qu’il rendrait sa décision le lundi 9 juin.

