La performance des 22 danseurs de Gravity sur la scène de Quel talent! était chargée d’émotions. Avec cette chorégraphie, la troupe de Brossard a rendu hommage à sa directrice Annie Patenaude, emportée par le cancer en février.
«C’est un moment qu’on appréhendait, relate Audrey-Maude Leduc, chorégraphe chez Gravity. C’est la première fois que les élèves la faisaient sur scène, dans un contexte où tout le monde savait pour Annie. J’étais en coulisse, et j’entendais leurs larmes.»
La charge émotive était particulièrement forte alors qu’en coulisses, les danseuses venaient tout juste de raconter l’histoire de leur directrice à l’animatrice Marie-Josée Gauvin.
Avant de leur accorder quatre «oui», les juges ont souligné le professionnalisme de la troupe, sa synchronicité et les émotions que les danseuses ont réussi à transmettre.
À cet égard, Serge Denoncourt a émis un seul bémol : les visages un peu trop expressifs. Faites confiance à vos corps pour transmettre l’émotion, leur a-t-il lancé comme message.
«C’est quelque chose que l’on savait déjà, reconnait Audrey-Maude. Ce n’est pas Serge qui nous a appris. On sait que l’on doit faire attention à l’expressivité des visages, c’est un critère en compétition. Mais là, c’était exceptionnel. On pleurait parce qu’on venait de parler d’Annie, pas parce qu’on voulait montrer une émotion.»
Combat
Ce n’était pas la première fois que les danseuses de Gravity livraient cette chorégraphie, présentée en compétition à quelques reprises depuis novembre 2023.
Ç’a été le cas à l’été 2024, au World of dance à Los Angeles, au moment même où Annie Patenaude subissait ses premiers traitements contre le cancer.
«On dansait en même temps qu’elle avait sa chimio. Cette choré, ça représentait vraiment son combat», relate Audrey-Maude.
Jusqu’en décembre dernier, la directrice venait à l’occasion au studio. «Elle disait qu’elle avait hâte de revenir après Noël, mais à partir de janvier, ça s’est dégradé.»
La troupe a voulu présenter cette chorégraphie une «dernière fois» en mars, en espérant que la directrice pourrait y assister, à tout le moins à distance. Elle est décédée le 7 février.
L’intérêt de participer à Quel talent! était de profiter de cette tribune à la télévision pour faire connaître l’histoire de cette directrice qui a inspiré des centaines de danseurs, pour honorer sa mémoire. «On a reçu plein de messages d’anciens élèves, qui nous ont remerciés et qui ont trouvé ça super touchant», raconte la chorégraphe.
Quant à savoir si la troupe est en préparation d’une deuxième chorégraphie à montrer aux juges de Quel talent!, le mystère demeure. «Je n’ai pas le droit d’en parler», répond Audrey-Maude Brodeur.
