Conservation des archives de Longueuil: qu’est-ce qui a été fait depuis 2006 ?
En 2006, la Ville de Longueuil dressait un portrait plutôt alarmant de l’état de conservation de ses archives, dans son plan de développement pour la construction d’un centre d’archives unique et permanent. Treize ans plus tard, l’idée d’un tel centre est jugée désuète et peu de chemin semble avoir été parcouru. Longueuil entend actuellement se doter d’un Plan de développement pour la gestion et la conservation des fonds et des collections patrimoniales. Un appel de services a été lancé en mai, mais les montants des propositions reçues étaient plus élevés que ceux estimés. La Ville retourne donc en appel de services. Ce plan englobera les archives, la collection d’œuvres d’art et la collection d’artéfacts de l’administration municipale. «Il permettra à la Ville de connaître quelle approche serait la plus optimale dans la conservation de ses archives et collections», expliquait le chef de services des affaires publiques par intérim Grégory Kunz, en août. Quelle que soit la forme qu’il prendra, ce projet ne se concrétisera cependant pas sous peu. La Ville entend inscrire le plan de développement au Programme triennal d’immobilisations 2021-2022-2023. La Ville dévoile par le fait même au journal que le centre d’archives unique et permanent tel qu’imaginé en 2006 ne figure plus dans ses plans. «La situation a évolué, notamment avec l’utilisation du numérique, affirme M. Kunz. Ainsi, la Ville a revu son approche et ce qui était prévu il y a plus de 10 ans doit être mis à jour afin de mieux refléter la situation actuelle et future.» Dans la politique de patrimoine culturel Pourtant, l’enjeu de la conservation des archives figure dans le plan d’action de la politique du patrimoine culturel élaborée en 2016. Selon le plan, il était prévu de déposer le programme fonctionnel et technique d’un centre d’archives en 2016 et de dresser un état de la situation sur les conditions de conservation des archives en 2017. La Ville se donnait jusqu’en 2020 pour identifier et mettre en œuvre de nouveaux moyens de mettre en valeur les archives, ainsi que mettre à jour les fiches de fonds d’archives de la Ville sur le site Internet du Réseau de diffusion des archives du Québec. L’administration s’était aussi donné comme objectif de «définir le contenu et intégrer une vitrine sur le patrimoine archivistique au site Internet», en 2016 et 2017. Sur le site de la Ville, les amateurs de patrimoine peuvent actuellement parcourir les grands moments de l’histoire de Longueuil, détaillés le long d’une ligne du temps qui donne accès à divers documents tels que manuscrits, artefacts et photos. De «grandes lacunes»... en 2006 Depuis au moins janvier 2019, le journal a multiplié les questions et demandes d’entrevues auprès de la Ville afin de dresser une mise à jour de l’état des archives et connaître les mesures mises en place depuis 2006 – si mesures, il y a eu – afin d’améliorer les conditions de conservation. Après plusieurs reports, ce n’est qu’en août que seules les réponses spécifiques concernant l’appel de services ont été obtenues. Selon le plan de développement élaboré en 2006 par le Service de la gestion des documents et archives de la Ville de Longueuil, les documents étaient répartis dans une douzaine de bâtiments, soit 20 locaux différents. Parmi les trois principaux lieux d’entreposage, on compte le 1690, rue Bourassa, qui abrite aussi l’usine régionale de filtration des eaux. Une évaluation globale de cet immeuble effectuée en 2005 le jugeait «inadéquat» et rapportait «de grandes lacunes sur le plan des conditions ambiantes et du manque d’espace». Le lieu était considéré comme vétuste, en plus d’être rempli à pleine capacité. De plus, en date de 2006, aucun traitement n’avait été fait pour trier les archives, une opération qui permet de décrire pour repérer rapidement l’information. La gestion des dossiers opérationnels de la police, qui formaient la série documentaire la plus volumineuse, était identifiée comme problématique. «La situation des archives à Longueuil s’est aggravée [depuis les fusions et défusions municipales] et est en voie d’atteindre le seuil critique», ciblait le document. D’où la proposition de créer un projet de centre d’archives unique et permanent afin de regrouper toutes les activités propres à la réception et au traitement, à la description, conservation, consultation et mise en valeur des archives. Les besoins du centre, par exemple la nécessité d’aménager des magasins – soit des espaces où sont conservés les documents d’archives – étaient détaillés. «Chaque local doit être un local fermé avec température, humidité, ventilation et éclairage contrôlés», expliquait-on. Le projet de centre d’archives unique et permanent était à l’époque estimé à 9 M$.