SOCIÉTÉ. Chaque 3 décembre, près de 90 pays, dont le Canada, célèbrent les actions menées pour favoriser la participation sociale des personnes en situation de handicap. En Montérégie, le dynamique Groupement des associations de personnes handicapées de la Rive-Sud (GAPHRSM) œuvre au quotidien pour les droits de ces citoyens à part entière.
La déficience pourrait s’apparenter à un phénomène marginal pour bon nombre d’entre nous; mais en fait il n’en est rien. Plus d’un tiers des Québécois de plus de 15 ans vivent avec une incapacité, selon l’enquête nationale «sur les limitations d’activités, les maladies chroniques et le vieillissement» publiée par l’Institut de la statistique du Québec en 2014. Ces incapacités peuvent être motrices, intellectuelles, psychologiques, de la parole ou du langage, visuelles ou auditives.
En Montérégie, ce taux d’incapacité représente 31,5% de la population, ce qui correspond à 377 995 personnes atteintes, dont 6 915 enfants. Tandis que 21,8 % de ces personnes sont légèrement touchées, près de 9,7% souffrent d’incapacités modérées à graves, limitant ainsi leurs activités quotidiennes.
Réduire les obstacles à l’inclusion
«Notre mission est de faire en sorte que les citoyens handicapés puissent être représentés, lance la directrice du GAPHRSM Pauline Couture. Mais notre rôle est aussi de mettre en lumière les enjeux et les besoins des familles.»
En effet, défavorisées socialement et économiquement, les personnes handicapées demandent plus d’accessibilité et de considération.
Alors, le GAPHRSM ne chôme pas. Fondé en 1978 pour défendre les droits et promouvoir les intérêts des personnes handicapées, l’organisme à but non lucratif regroupe 29 associations de la Rive-Sud et couvre 17 municipalités de la Montérégie.
En tant que porte-voix de toute une frange de la population, l’organisme, établi dans l’arr. de Saint-Hubert, planche quotidiennement et de façon concertée sur une myriade de dossiers.
Les enjeux municipaux occupent notamment une grande part des interventions menées sur le terrain; les questions sur l’accessibilité universelle, les services à domicile et les transports collectifs sont au centre des préoccupations de l’organisme. En outre, le soutien à la personne ou aux familles à travers le logement, l’emploi, l’éducation, la culture, les loisirs, l’adaptation et la réadaptation sont autant de services que proposent les associations membres du GAPHRSM.
«Aujourd’hui, le problème est que les besoins ont augmenté, mais les budgets sont restés les mêmes, déplore Mme Couture, qui travaille depuis plus de 25 ans dans le secteur communautaire et social. On sauve les meubles en attendant que la réorganisation du système de santé annoncée par le gouvernement puisse être observée sur le terrain.»
Les mentalités évoluent
De multiples initiatives inédites ont toutefois vu le jour grâce au GAPHRSM sur la Rive-Sud et permettent l’accompagnement quotidien des personnes handicapées tout au long de leur vie, comme les services de surveillance avant et après l’école pour les élèves handicapés âgés de 12 à 21 ans. L’organisme se déplace aussi régulièrement dans les écoles pour sensibiliser les jeunes enfants à la question du handicap.
«Les transformations sociales prennent du temps. Certains préjugés demeurent, mais on observe au fil des années une plus grande acceptation de la différence, remarque la directrice qui conjugue les réalités professionnelles et personnelles avec un fils de 34 ans handicapé. Depuis 1970, il y a eu un travail de sensibilisation de la population et cela se ressent. Les jeunes sont ouverts au handicap. De plus, la population étant vieillissante, elle prend davantage conscience de ce que représente la perte d’autonomie.»
L’organisme lance un sondage auprès de ses membres en Montérégie afin de mieux connaître les besoins du milieu. Les résultats seront connus et publiés au printemps.
Handicapés mais capables
L’Association des parents et des handicapés de la Rive-Sud métropolitaine (APHRSM), membre du GAPHRSM, propose notamment un exemple d’initiatives permettant aux adultes déficients intellectuels et aux autistes de pratiquer des activités de loisirs en fin de semaine. L’association, qui a fêté ses 40 ans le mois dernier, est la seule en Montérégie à proposer du hockey sur glace, du chant choral ou des camps de jour à sa clientèle handicapée.
