Une nouvelle génération de criminels amène de nouveaux défis pour les policiers de Longueuil. Alors que les vols et les introductions par effraction régressent de façon importante, le nombre de fraudes a tendance à croître depuis cinq ans.

Selon les chiffres dévoilés aujourd’hui par le Service de police de l’Agglomération de Longueuil (SPAL), la criminalité baisse de façon générale sur la Rive-Sud depuis 2010, un phénomène qui suit la tendance nationale. Après avoir enregistré près de 23 000 infractions il y a cinq ans, le corps policier semble avoir atteint un plancher en 2014 avec 17 000 infractions, un chiffre qui s’est répété l’an dernier.

Alors que les crimes contre la personne (meurtres, voies de fait, etc.) sont stables, les crimes contre la propriété sont en fort recul, notamment les introductions par effraction avec vol, qui ont chuté de plus de 12 % cette année et de presque 30% par rapport à 2010.

«Les vols par effraction ont un très fort impact sur le sentiment de sécurité des résidents. Ils sont atteints dans leur chez-soi, ils vivent un traumatisme. C’est significatif comme diminution», souligne le directeur du SPAL, Denis Desroches.

Si cette affirmation est vraie pour les résidences, les commerces ont toutefois été plus souvent la cible de ce type de vol en 2015.

Les vols de véhicule et les vols de moins de 5000$ sont en baisse de 61 % et de 38 % respectivement.

Selon le SPAL, les vols, les fraudes et les autres crimes contre la propriété ont des taux de solution d’environ 20 à 25 %. En ce qui concerne les crimes contre la personne, on trouve le coupable dans 73 % des cas.

Le retour des fraudes de type «grands-parents»

À l’inverse, les fraudes suivent une tendance à la hausse sur la Rive-Sud. Les arnaques de type «grands-parents», où les fraudeurs ciblent des personnes âgées en se faisant passer pour des proches, sont de retour en force selon le SPAL, après un repli en 2013.

«Il y a de plus en plus de fraudes, et ça aussi ça change. Avant, c’était beaucoup des faux chèques. Maintenant, les fraudes « grands-parents » reviennent et il y a plus de vols d’identité», affirme M. Desroches.

Offensives contre les drogues et la contrebande

La catégorie «autres crimes» a connu une croissance significative en 2015. Selon le SPAL, cette catégorie – qui comprend notamment des infractions liées au trafic de stupéfiants et à la contrebande de tabac – est celle qui est la plus influencée par les interventions policières.

«Nous avons eu l’Escouade régionale mixte (ERM) avec la Sûreté du Québec en 2013. La lutte à la contrebande de tabac s’est ajoutée à leurs tâches l’an dernier», souligne Denis Desroches.

En 2015, L’ERM a notamment permis de démanteler le réseau de Bruce Baribeau, un important acteur du monde interlope sur la Rive-Sud. Le SPAL a également mis la main au collet d’une quinzaine d’individus liés au bar Le Cactus et à la famille Sicilia, qui opérait un réseau de trafic de cocaïne.

Sans parler de la plus importante frappe policière de l’histoire contre la contrebande de tabac, survenue le 30 mars dernier. Une trentaine de policiers de Longueuil ont participé à cette opération.

Le Moyne toujours chaud

Le secteur Le Moyne demeure le quartier le plus chaud de la ville. L’ancienne ville, qui n’a plus aucune existence administrative mais qui conserve sa place dans les statistiques du SPAL, a connu un taux de criminalité de 84 infractions par tranche de 1000 habitants en 2015, une augmentation de 17% par rapport à l’an dernier.

«Il y a des facteurs historiques et sociaux qui favorisent la criminalité dans ce secteur», précise M. Desroches.

À l’inverse, Boucherville a connu le plus faible taux de criminalité de toute l’agglomération, avec moins de 26 crimes par 1000 habitants. Dans la ville de Longueuil, c’est à Saint-Hubert que ce taux est le plus faible (35,1).