Invité à réagir aux problèmes soulevés dans un dossier concernant la Ville de Brossard, le conseiller de l’opposition Claudio Benedetti a répondu en donnant des exemples décrivant «l’esprit de pression et d’improvisation de toutes sortes, que subissent les employés de la Ville pour satisfaire des projets de toutes parts».

Parmi les problèmes rapportés, des employés ont dénoncé un contrôle de l’information exercé entre autres par le directeur général Guy Benedetti et la mairesse Doreen Assaad. Un contrôle qui a pour conséquences que des fonctionnaires doivent parfois informer les élus de l’opposition de certaines décisions.

Les employés déploraient aussi une «inadéquation» entre les projets demandés par le politique et les capacités de l’administration à y répondre.

«C’est exactement ce type de gestion politique qui sévit à la Ville à tous les niveaux. Le nombre de fois que j’ai reçu depuis 2019 la réponse suivante sur des dossiers déjà convenus et ensuite renversés : «M. Benedetti, ce n’est pas une décision technique. C’est une décision politique, à vous d’y voir»» soutient-il.

Une phrase qu’il interprète comme : «cela appartient au conseil, nous n’y pouvons rien».

«Modestement et humainement parlant, en tant que conseiller indépendant, je ne dispose pas des ressources de la Ville pour m’approprier convenablement des dossiers, plusieurs services me sont interdits d’accès», affirme M. Benedetti.

M. Benedetti en profite pour revenir sur les raisons pour lesquelles il s’est opposé, tout comme l’élue Xixi Li, aux modifications aux règlements de zonage et au plan d’urbanisme pour encadrer le développement du futur centre-ville. 

Il nomme d’abord une lettre recommandée reçue par l’ensemble des élus, en juin, de la part d’entrepreneurs s’opposant aux modifications au plan d’urbanisme concernant le secteur Rome/Pelletier. 

L’élu souligne également que les cibles en matière d’unités de logements dans le futur centre-ville sont l’équivalent, d’une façon conservatrice, à 21 000 personnes. 

«À titre comparatif, Saint-Lambert, dans son ensemble, est d’approximativement 23 000 personnes. Nous voulons concentrer l’équivalent de toute une ville dans ce quadrilatère? Quel est l’esprit et la pression sur les différents services de la Ville face à tout cela, en plus des responsabilités récurrentes et de premières lignes? Questionne-t-il. Ajoutons que le Quartier DIX30 est en pleine modification.»

«Les élus des quartiers existants, représentants dûment, légalement et officiellement élus, ont-ils été impliqués?» demande-t-il aussi. 

«Inquiétant»

L’élue Xixi Li dit prendre les déclarations des sept employés et ex-employés qui ont témoigné au <@Ri>Courrier du Sud<@$p> très au sérieux.

«Il est très inquiétant de lire qu’il y a autant de problèmes à l’hôtel de ville. Je suis d’avis que le conseil municipal devrait adopter une résolution demandant une enquête indépendante, dans les plus brefs délais», exprime-t-elle. 
Elle entend d’ailleurs en présenter une à la prochaine séance.

«Il est très inquiétant de lire également que des élus indépendants ne seraient pas informés des dossiers», ajoute-t-elle.

À cet égard, elle estime que, dans le contexte de la récente adoption de la loi 57, la ministre des Affaires municipales et de l’Habitation, Andrée Laforest, devrait désigner un accompagnateur afin de s’assurer que les élus indépendants «obtiennent toute l’information nécessaire dans le cadre de leur travail et qu’il n’y ait pas d’ingérence politique sur les fonctionnaires».

La conseillère invite les employés de la Ville à dénoncer les actes dont ils pourraient avoir été victimes ou témoins, «considérant que les lois du travail protègent les fonctionnaires municipaux face aux actes répréhensibles».