Texte du Brossard Éclair
Les deux plus hauts pylônes tubulaires du Québec ont été installés près du futur pont Champlain, lors du déplacement de la ligne électrique Hertel-Viger. L’utilisation de ces géants de fer, qui mesurent 77 mètres de haut, est nécessaire pour passer les fils conducteurs au-dessus du canal de la Rive-Sud, entre Brossard et l’Île de la Couvée.
En comparaison, le plus haut pylône à treillis de la société d’État mesure 175 mètres, soit la hauteur du Stade olympique de Montréal. Il est utilisé pour la traverse d’une ligne passant au-dessus du fleuve Saint-Laurent, près de la centrale de Tracy.
Les pylônes tubulaires, qui pèsent approximativement plus de 96 tonnes, sont utilisés en milieu urbain car ils prennent moins de place que d’autres structures traditionnelles. Lors du passage du Brossard Éclair sur le chantier, le 18 août, des travailleurs étaient juchés en haut des immenses structures pour installer les derniers câbles de gardes qui servent à protéger les fils conducteurs des décharges de la foudre.
Lors de l’étape des fondations des pylônes tubulaires, qui s’est terminée au début de l’été, les ouvriers ont posé la base de chaque structure dans un caisson fixé à même le roc, à une profondeur d’environ 12 mètres.
Une coordination complexe
Selon le chef travaux d’Hydro-Québec, Kevin Tétreault, le défi le plus exigeant du chantier a été de maintenir une bonne communication entre les différents interlocuteurs, un enjeu crucial dans un secteur où se croisent plusieurs juridictions.
«On est à la fois sur les territoires du ministère des Transports du Québec, de la Société des ponts fédéraux, de la Ville de Brossard, de la Voie maritime et du gouvernement fédéral, avec la construction du nouveau pont, souligne-t-il. Il faut assurer la coordination pour être capables d’arriver à faire nos travaux dans les périodes qu’on avait prévues.»
Le 17 août, l’entrepreneur responsable des travaux, TCI-Arno, a fait l’installation des derniers câbles pilotes au-dessus du canal de la Rive-Sud, des fils qui servent à hisser les conducteurs sur les pylônes. Cette étape s’est faite sous l’étroite surveillance de la Garde côtière canadienne.
Vers la fin de la semaine dernière, l’équipe de 50 travailleurs devait effectuer l’assemblage du dernier des huit pylônes de la ligne sur l’Île de la Couvée et débuter l’installation des fils conducteurs.
Des défis techniques périlleux
Selon Kevin Tétreault, les étapes les plus périlleuses du projet ont été le montage des pylônes et l’installation de portiques de bois au-dessus de la route 132, pour éviter l’interruption de la circulation lors du déroulement des différents câbles.
«On a alors dû entraver partiellement les voies de la 132. Lors du démantèlement de la structure temporaire, des bretelles d’accès seront fermées et il y aura des patrouilles de retenue pour qu’on puisse faire le travail.»
Quant aux monteurs de lignes, ils sont évidemment munis d’un harnais de sécurité fixé à une longe attachée à une «ligne de vie» en haut du pylône, pour éviter les chutes.
Le chantier, qui a débuté en janvier, aura coûté 25 M$ et doit se terminer selon l’échéancier prévu, en septembre. L’ancienne ligne sera démantelée à la suite de la mise en fonction du nouveau tronçon.
La ligne Hertel-Viger en chiffres
315 KV
Développe une puissance de 315 kilovolts et est principalement destinée à l’alimentation électrique du centre-ville de Montréal.
35 ans, 15 km
Mise en service il y a plus de 35 ans et mesure plus de 15 km.
24 km, 55 tonnes
Près de 24 km de fils pesant un total de 55 tonnes.
164 tonnes
Charge utile que peut supporter un pylône tubulaire.
(Source: Hydro-Québec)

