SANTÉ. De retour à Saint-Hubert après un séjour de cinq semaines en Australie pour subir une intervention révolutionnaire, Kathy Wilchek est rentrée au pays avec quelque chose que la maladie lui avait dérobé en janvier 2014: deux jambes fonctionnelles.
Presque deux ans après avoir été amputée à la suite d’une foudroyante fasciite nécrosante, Kathy Wilchek gardait son objectif de marcher un jour à nouveau. La résidente de l’arr. de Saint-Hubert a ainsi traversé de nombreuses difficultés.
Elle connait tout d’abord peu de progrès avec les prothèses conventionnelles, qui ne fonctionnent pas en raison de sa double amputation au-dessus des genoux.
Malgré le découragement, son mari et elle tentent donc une ultime démarche et communiquent avec Dr Munjed Al Muderis, en Australie, en janvier. Cet orthopédiste, qui fait parler de lui à travers le monde, se spécialise dans la création de prothèses qui fusionnent l’os et le titane.
«Quand j’étais à l’hôpital en 2014, mon mari s’est beaucoup informé à ce sujet. Alors, nous savions déjà que ça existait, mais ce n’était vraiment pas dans mes plans, laisse tout d’abord tomber Kathy, en entrevue au Courrier du Sud. Toutefois, j’ai un ami qui demeure en Australie et qui a subi l’intervention il y a environ 6 mois. En parlant avec lui sur Facebook, il m’a complètement fait changer d’idée, surtout que ça ne se passait pas tellement bien avec mes prothèses et que je commençais à me décourager.»
Après s’être entendue avec Dr Al Muderis, Kathy se rend à Sydney et est opérée le 20 février. On lui implante deux grandes tiges de titane dans l’os des cuisses, ce qui permet à la prothèse d’être ancrée directement à l’os. L’adaptateur est alors fixé sur le dispositif de commande et est relié à l’extérieur de la prothèse.
Moment inespéré
Quelques jours seulement après l’intervention chirurgicale, Kathy commence déjà la réadaptation physique. Elle peut enfin croire qu’elle aura la chance de marcher à nouveau.
Quelques jours seulement après l’intervention chirurgicale, Kathy commence déjà la réadaptation physique. Elle peut enfin croire qu’elle aura la chance de marcher à nouveau.
«Au tout début, je faisais 5 minutes d’exercice matin et soir. Ensuite, on m’a installé les prothèses et j’ai vraiment commencé la réadaptation, deux fois par jour, pendant quelques semaines. Et après seulement une semaine, j’étais capable de marcher», se rappelle-t-elle avec émotion.
Dorénavant libre et autonome
Moins de deux mois après l’opération, Kathy considérait n’avoir jamais été aussi autonome depuis son amputation. D’ici la fin du mois de mai, elle devrait être en mesure de marcher sans ses cannes et être complètement libre.
«Maintenant, je peux faire ce que j’ai envie de faire sans avoir besoin de l’aide de personne, Quand j’ai mis les prothèses fixées, je savais que ça allait être facile et c’est exactement comme ça que je me voyais quand je rêvais de marcher!»
– Kathy Wilchek
Une chance inespérée
Étant la première patiente québécoise à subir cette intervention, Kathy souhaite faire connaître cette pratique au plus grand nombre d’amputés possible, puisque selon elle, certains ne sont toujours pas aux faits des avancées technologiques dans ce domaine.
«J’aimerais que ça fasse avancer les choses et que les gens puissent profiter de cette intervention au Québec, lance-t-elle. De mon côté, j’ai eu l’appui de beaucoup de gens et je les remercie.»
Pouvant désormais dire mission accomplie, Kathy pense déjà à se lancer de nouveaux défis, dont celui de participer à un marathon de marche.
«J’ai envie de reprendre mes activités, de faire plus de sorties avec ma famille et de simplement profiter de la vie», conclut-elle.
