À compter de janvier, les personnes sourdes ou malentendantes auront accès à un tout nouveau service à Longueuil : la Tablette Accessibilité Communicationnelle (TAC). Ce dispositif permettra d’entrer en contact, en temps réel, avec un interprète à distance, notamment en langue des signes québécoise.

L’objectif est clair : «rendre davantage de services municipaux accessibles à un plus grand nombre», selon Raphaël Massé, chef de division par intérim de la Division du développement social, à la Direction de la Culture, du sport et du développement des communautés.

Une nécessité qui s’est imposée à la lumière d’une enquête de Statistique Canada réalisée en 2022. On y apprend que 10,3 % des personnes de 15 ans et plus de l’agglomération vivent avec une incapacité auditive. Des chiffres qui ont fait réagir la Ville.

«Lors du lancement de la Politique en accessibilité universelle, en avril, nous avons réalisé que les personnes malentendantes étaient laissées de côté. Il fallait agir», souligne M. Massé.

Deux types d’échanges

L’appareil permet la transcription instantanée de la parole, similaire à des sous-titres, et l’interprétation vidéo à distance (IVD), qui met en relation l’usager avec un interprète sans qu’il ait à se déplacer. «C’est beaucoup plus rapide que de faire venir un interprète sur place», affirme Yoda Lefebvre, chargé de projet en accessibilité communicationnelle au Réseau Surdité Montérégie (RSM).

Yoda Lefebvre
Yoda Lefebvre explique aux employés le fonctionnement de la Tablette Accessibilité Communicationnelle. (Photo: Le Courrier du Sud – Sylvain Daignault)

Le RSM, organisme à but non lucratif, est à l’origine du projet. Il avait déjà déployé ces tablettes dans les hôpitaux durant la pandémie, notamment à Pierre-Boucher et à Charles-Le Moyne. Depuis, l’organisation souhaite élargir leur utilisation aux services publics. Saint-Bruno-de-Montarville a servi de ville pilote dès 2024.

À Longueuil, une dizaine d’employés municipaux ont été formés par M. Lefebvre afin de devenir des ambassadeurs des TAC dans leurs services respectifs.

Quatre tablettes déployées

Deux tablettes seront installées à l’hôtel de ville, une à la bibliothèque Georges-Dor — déjà fréquentée par plusieurs personnes malentendantes — et une autre sera mobile. «Beaucoup de citoyens viennent à l’hôtel de ville pour payer leurs taxes ou obtenir un permis. L’idée est de leur faciliter l’accès», précise M. Massé.

L’initiative est mise en œuvre à coût quasi nul, puisque les tablettes appartenaient déjà à la Ville. Le projet TAC sera déployé sur une période d’un an, avant une évaluation pour une possible poursuite.