L’aéroport de Saint-Hubert a vu ses revenus chuter de 40% au printemps, en raison de la crise de la COVID-19.
En entrevue avec La Presse canadienne au début du mois de juin, la directrice générale de Développement Aéroport Saint-Hubert de Longueuil (DASH-L) Jane Foyle expliquait que les revenus des loyers étaient stables, alors que les frais d’atterrissage et les redevances de carburant étaient en forte baisse en raison de la baisse des activités liées à la pandémie. Les manœuvres de posés-décollés, pour des vols de courte durée qui partent de l’aéroport et y reviennent, avaient entre autres diminué de 80% au mois d’avril.
L’aéroport, qui constitue un service essentiel, est demeuré en opération continuelle 7 jours sur 7, 24 heures par jour malgré tout.
«L’aéroport sert de base à de nombreux opérateurs dont les services sont de première nécessité en temps de crise, par exemple les services de sécurité publique tels la Sureté du Québec et la Gendarmerie royale du Canada, les services d’évacuation aéromédicale, l’armée, etc.», rappelait Mme Foyle.
Pas de retour à la normale avant 2023
Les activités normales ont repris à l’aéroport au cours des dernières semaines. Toutefois, il serait surprenant que les vols privés et les vols commerciaux reprennent avant la fin de l’été, soutient Jane Foyle.
Cette situation n’est pas unique à Saint-Hubert. Siégeant sur le Conseil des aéroports du Canada, l’association qui représente les aéroports canadiens auprès du gouvernement fédéral sur des enjeux qui affectent leurs intérêts, Mme Foyle n’envisage pas un retour à la normale pour le voyage de passagers avant 2023 ou 2024.
Entrée en fonction en mars 2018, la directrice de DASH-L rappelle également que son rôle consistait entre autres à mettre en œuvre le plan stratégique de l’aéroport, dont le projet d’implantation d’une aérogare, l’élaboration et l’application du plan de gestion de la sécurité de l’aéroport, ses opérations, ainsi que l’entretien de ses équipements et installations.
«Les lignes aérienne ont été grandement bousculées avec la pandémie. Cependant, pour nous, le marché sera toujours là. Notre zone d’attraction pour l’aéroport, c’est 2,8 millions de citoyens qui pourraient potentiellement utiliser nos services. Nous serons prêts quand le bon moment sera venu», ajoute-t-elle.
Force économique régionale
Au moment où la pandémie a frappé, à la mi-mars, DASH-L était sur le point de lancer son plan directeur visant à positionner l’aéroport et toutes ses activités à moyen et à long terme. Sa directrice ajoute que l’aéroport de Saint-Hubert et tout son écosystème d’entreprises représentent un atout économique «majeur» pour Longueuil et la Montérégie.
La plus récente étude d’impacts économiques, datée de juillet 2019, révèle entre autres que les entreprises avaient généré des retombées de plus de 664 M$ durant la seule année 2018.
Aucune décision n’a encore été prise pour un nouveau lancement.
Texte d’Alexandre Lampron – Initiative de journalisme local – La Presse canadienne