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Après le rêve de la LNH, Cédrick Belony atteint les Olympiques en boxe

le lundi 22 juillet 2024
Modifié à 8 h 49 min le 22 juillet 2024
Par Michel Hersir

mhersir@gravitemedia.com

Cédrick Belony terminera sa carrière de boxeur amateur de la meilleure des façons : en participant aux Jeux olympiques de Paris. Un exploit dont cet ancien joueur de hockey n’est pas peu fier, d’autant plus qu’il représentera son pays d’origine, Haïti.

Sa qualification était pourtant loin d’être assurée. L’athlète de Longueuil s’est d’abord incliné en demi-finale aux Jeux panaméricains, alors que seuls les deux premiers se qualifiaient. Puis, lors des deux tournois de qualification qui ont suivi, il s’est d’abord incliné face au champion du monde, puis a subi une blessure à l’épaule.

«Un ou deux semaines plus tard, j’ai reçu l’appel du comité olympique haïtien pour m’annoncer que je participais, j’étais comme : wow, est-ce que c’est un rêve? Ils m’ont dit : non, ce n’est pas un rêve, tu vas participer aux Jeux olympiques. C’est malade! J’ai tellement fait de sacrifices, mis des efforts», souligne celui qui a dix ans d’expérience en boxe amateure.

Il a finalement obtenu la dernière place disponible, celle réservée selon le principe d’universalité, qui permet à des athlètes de pays sous-représentés aux Olympiques d’obtenir un laissez-passer.

Boxer pour un meilleur cardio… au hockey

C’est d’abord au hockey, sport qu’il a joué jusqu’à l’âge de 15 ans, que Cédrick Belony avait de grandes ambitions.

«J’avais déjà pratiqué la boxe auparavant, mais c’était vraiment pour améliorer mon cardio pour le hockey, parce qu’avant, j’avais un souffle au cœur et la boxe, c’est un très bon sport pour le cardio», raconte-t-il.

«J’ai commencé à boxer à peut-être 12, 13 ans. On voyait un potentiel en moi, mais moi, c’était la NHL que je voulais, donc j’ai arrêté la boxe», ajoute l’athlète de 25 ans.

Il s’est cependant lassé du hockey quelques années plus tard et souhaitait pratiquer un autre sport.

C’est ainsi qu’il est retourné vers la boxe pour ne plus jamais la quitter.

Son nouveau sport de prédilection lui a d’ailleurs permis de se trouver une nouvelle passion, mais aussi une discipline qui l’a bien servie à l’école.

«Un peu avant que je commence la boxe, j’avais beaucoup de misère à me concentrer, on me dérangeait facilement, je n’étais pas toujours attentif aux cours. Et quand j’ai commencé à boxer, ça m’a mis une discipline vraiment stricte, le fait qu’en boxe, tu ne peux vraiment pas tricher, sinon ça va paraître directement dans le ring. Le fait de me coucher de bonne heure, de bien manger, de m’entraîner chaque jour, ça m’a mis une discipline autant dans le sport qu’à l’école», indique-t-il.

 

Cédrick Belony s'entraîne au HugoGym de Saint-Jean-sur-Richelieu. (Photo: Le Courrier du Sud ‒ Michel Hersir)

 

Un boost pour Haïti

En portant les couleurs d’Haïti aux Jeux olympiques, Cédrick Belony souhaite amener un peu d’espoir pour cette nation aux prises avec d’importants problèmes de violence.

«Pour moi, c’est un honneur de représenter le pays et le fait que je sais que le pays ne va pas trop bien en ce moment, de pouvoir donner un boost, en ayant un représentant d’Haïti qui participe aux Jeux olympiques, c’est gros, c’est vraiment gros!» soutient le boxeur.

Quant à ses objectifs pour la compétition, il rêve de ramener une première médaille d’or pour Haïti, mais il assure ne pas voir plus loin que son prochain combat.

«Pour moi, chaque combat est une finale. Juste de me rendre là-bas, c’est quelque chose de gros, mais une fois rendu là-bas, je vais rester au moment présent, un combat à la fois», affirme-t-il.

Par ailleurs, si cette compétition sera le point culminant de sa carrière de boxe amateure, c’est que Cédrick Belony entend faire le saut chez les professionnels après la compétition; une décision qu’il avait prise avant même d’obtenir sa qualification olympique. Cette qualification revêt ainsi un caractère un petit peu plus spécial.

«Au début, je visais [les Jeux de] Tokyo, mais il me manquait un peu d’expérience pour y participer. Après Tokyo, je me suis dit : je m’essaie pour un dernier cycle olympique et finalement, j’y suis arrivé!» exprime-t-il.