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Buanderie de l’hôpital Pierre-Boucher : le CISSS de la Montérégie-Est mis en demeure

le mardi 27 août 2024
Modifié à
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Le syndicat a multiplié les activités de contestation, dont cette manifestation, en juin. (Photo: Le Courrier du Sud - Archives)

Le CISSS de la Montérégie – Est a reçu une mise en demeure du Syndicat des travailleuses et travailleurs du CISSS de la Montérégie Est – CSN. Ce dernier veut forcer le CISSS à ne pas signer un contrat de sous-traitance au privé pour une partie des services de la buanderie de l’hôpital Pierre-Boucher.

Le syndicat accuse le CISSS de ne pas lui avoir fourni les informations pertinentes afin qu’il soit en mesure, comme le lui permet la convention collective, de développer une alternative publique à la solution appliquée. «Malgré cette obligation, l’employeur n’a pas fourni plusieurs précisions et détails cruciaux demandés à maintes reprises», reproche-t-on. 

«On considère que le CISSS n'a pas été suffisamment diligent dans son analyse financière, alors qu'il s'agit d'un contrat de plus de 15 millions de dollars d'argent public pour quatre ans», relève la vice-présidente santé et sécurité du travail du Syndicat, Nathalie Bruneau.

Mme Bruneau fait valoir que la buanderie de l’hôpital de Longueuil «a contribué à préserver l’autonomie des services publics en s’ajustant rapidement aux besoins spécifiques pendant la pandémie, ce qui ne sera pas le cas au privé».

«Donner ses services à une compagnie qui vise le profit, c’est aussi s’exposer à des hausses de coûts importantes dans les années à venir. Les compagnies s’assurent de prix bas au début afin d’obtenir les contrats, mais une fois la dépendance à l'entreprise ancrée, le CISSS peut facilement perdre le contrôle des coûts», craint-elle.

Rappelons qu’une pétition de 1073 signatures - et une laveuse - a été déposée le 22 août, au bureau du ministre délégué aux Services sociaux Lionel Carmant. Les signataires demandent au CISSS de renoncer à la privatisation de la buanderie et de la rénover, pour maintenir les emplois. 

« Déclarations inexactes »

Le CISSS de la Montérégie-Est réfute plusieurs de ces accusations. Il informe avoir tenu des échanges hebdomadaires avec les représentants syndicaux sur ce dossier, et ce, depuis le 29 avril.

«Nous avons collaboré de bonne foi avec les représentants syndicaux ainsi que leur firme de conseils privée, se défend Caroline Doucet, conseillère aux relations médias. Nous leur avons transmis tous les documents au dossier le 10 mai et répondu à leurs questions.» 

L’appel d’offres prévu pour le 8 juillet a été repoussé au 18 juillet afin de laisser plus de temps au Syndicat pour formuler sa proposition. Celle-ci doit être acheminée dans les 60 jours suivant la transmission de l’information. 

Mme Doucet affirme que plusieurs suivis ont été effectués afin d’obtenir leur proposition, «[…] or, nous n’avions rien reçu malgré nos relances. Ils ont plutôt concentré leur énergie à leurs activités de contestation, avance-t-elle. Ils étaient prêts à présenter leur proposition le vendredi 23 août seulement. Malgré cela, nous les avons entendus. Aucune solution n’est mise de l’avant.»

«Nous avons fait preuve d’une grande ouverture, ils étaient d’ailleurs présents à l’ouverture des soumissions au même titre que notre équipe interne», renchérit-elle. 

Selon le CISSS, la solution de mettre fin aux activités de lavage et de séchage permet de préserver les emplois, de maintenir un service de qualité ainsi qu’un bilan responsable. 

«Le syndicat désire poursuivre ses activités de contestation et ses déclarations inexactes sur la place publique afin de retarder le processus mettant en jeu la sécurité des usagers, ce que nous n’accepterons pas», dénonce Caroline Doucet.

Le CISSS dit vouloir éviter les potentiels bris de services dus aux équipements en fin de vie et poursuivre ses démarches pour assurer la continuité des services.