Texte du Brossard Éclair

POLITIQUE. L’ex-maire de Brossard Jean-Marc Pelletier a mal digéré un commentaire du conseiller municipal Pierre O’Donoughue lui faisant porter le blâme des importants coûts de réfection de l’hôtel de ville. Il lui réclame 1500$, ainsi qu’une rétractation et des excuses.

Rappelons que l’édifice construit en 1991 subit présentement des travaux de réfection majeurs parce que son revêtement était inadéquat. La Ville doit assumer l’entièreté de la facture parce que les délais pour réclamer des réparations au constructeur sont écoulés.

Lors de la séance du 23 août, Pierre O’Donoughue a défendu l’actuel maire Paul Leduc en laissant entendre que ces délais s’étaient écoulés lorsque M. Pelletier était maire, entre 2006 et 2009.

«Ce n’était pas sur [sic] le terme de M. Leduc, c’était sur le terme de l’ancien maire M. Pelletier», a-t-il affirmé.

Problèmes dès 1992

Dans une mise en demeure datée du 30 septembre, dont le Brossard Éclair a obtenu copie, Jean-Marc Pelletier rejette tout blâme dans cette affaire, soulignant que l’hôtel de ville a été construit et livré lors du premier mandat de Paul Leduc, en 1991. De plus, la Ville aurait été au courant de vices affectant l’immeuble dès 1992, selon un avis juridique produit sous le règne de Pelletier.

«La Ville savait depuis au moins l’année 1992 que des problèmes apparaissaient sur son immeuble et, dès lors, elle aurait dû faire réaliser les expertises nécessaires pour déterminer la source réelle des problèmes et introduire un recours à l’intérieur du délai de 3 ans exigé par le Code civil du Québec en semblable matière», peut-on lire dans l’avis juridique, cité dans la mise en demeure de M. Pelletier.

Ainsi, selon l’avis juridique, la Ville aurait perdu toute possibilité de recours contre le constructeur dès 1995, alors que Paul Leduc était toujours à la mairie. De plus, une entente hors cour signée en 1993 entre la Ville et le constructeur aurait déjà limité les possibilités.

Lors de la séance du 23 août, le directeur général Nicolas Bouchard a paraphrasé le même avis, produit en 2009, pour dire que les délais étaient déjà écoulés.

«La brique défectueuse aurait dû être détectée dès le départ, affirme M. Pelletier en entrevue au Brossard Éclair. Où étaient les inspecteurs à l’époque?»

Nouvelle poursuite importante

Jean-Marc Pelletier demande donc à Pierre O’Donoughue de s’excuser et de se rétracter publiquement lors de la prochaine séance du conseil municipal. Il lui réclame également 1500$ en pour payer les frais liés à la préparation de la mise en demeure.

M. O’Donoughue et plusieurs de ses collègues du conseil municipal ont déjà été condamnés à verser au moins 25 000$ chacun à l’ancien maire dans le cadre d’une importante poursuite en diffamation, pour un total de 375 000$. Cette décision  a été portée en appel par les conseillers municipaux.

À défaut d’une rétractation, M. Pelletier promet qu’une «action en justice sera immédiatement intentée […] sans aucun autre avis ni délai». Étant donné la condamnation antérieure, il promet que les sommes réclamées dans cette poursuite seront importantes.

«Pour rétablir ma réputation, ça m’a déjà coûté 300 000$, souligne M. Pelletier en entrevue. Ça me coûte 50 000$ de plus pour répondre à l’appel. Donc maintenant, je demande le remboursement de mes frais au fur et à mesure. Il n’y aura plus de laissez-passer.»

Le Brossard Éclair a demandé une entrevue avec Pierre O’Donoughue et Paul Leduc à ce sujet. Une porte-parole de la Ville nous a toutefois répondu qu’ils n’avaient pas encore reçu la mise en demeure au moment de mettre sous presse.