Le CISSS de la Montérégie-Est se réjouit d’avoir mis complètement fin à son recours à la main-d’œuvre indépendante (MOI). En avril 2024, cela représentait 435 000 heures. L’objectif zéro a été atteint en décembre dernier, soit deux mois plus tôt que prévu.
«Considérant le nombre d’heures qu’on avait, c’est un bel exploit!, lance Sylvain Boisvert, directeur adjoint ressources humaines – Gestion des talents. Notre ligne du temps, on est bien content de l’avoir suivie. Les employés, les gestionnaires, la direction et les ressources humaines, on a tous travaillé ensemble.»
Le plan de match et les objectifs ont été établis à l’automne 2023, lorsque le CISSS recourait à 190 000 heures de main-d’œuvre indépendante via les agences de placement. Ces heures ont été travaillées principalement par des infirmières, infirmières auxiliaires, préposées aux bénéficiaires et auxiliaires en santé et services sociaux.
Rappelons que Québec avait adopté à ce moment une loi et un règlement pour limiter l’utilisation des agences de placement de personnel et la MOI en santé. Le règlement s’applique progressivement selon les régions, depuis avril cette année (notamment en Montérégie) et jusqu’en octobre 2026.
140 embauches
La «grande séduction» opérée par le CISSS de la Montérégie-Est s’est concrétisée par 140 embauches, soit autant de conversions de travailleurs provenant d’agences devenus employés.
Selon M. Boisvert, l’approche personnalisée ainsi qu’un processus simplifié – et donc plus rapide – pour l’embauche sont parmi les ingrédients de réussite.
«On a mis en place plusieurs messages publicitaires, des indicateurs en temps réel, des affiches dressant les avantages du réseau de la santé, énumère-t-il. On avait un contact unique aux RH. Tout en suivant les étapes usuelles et obligatoires, en 72 heures, l’emploi était converti. L’employé avait un horaire de travail et sa carte d’employé.»
«Simple, rapide et efficace, c’est ce qui a selon nous fonctionné, ajoute-t-il. On a mis des gens disponibles pour répondre aux questions.»
Si les agences peuvent être attractives sur le plan salarial, M. Boisvert souligne les avantages parfois oubliés du réseau de la santé, tels que 13 jours fériés, 20 jours de vacances, des assurances collectives, un régime de retraite à prestations déterminées, des bourses d’études.
S’il ne pouvait chiffrer l’impact financier de la fin du recours à la MOI pour le CISSS de la Montérégie-Est, M. Boisvert consent qu’il s’agit de «belles économies, réinjectées directement dans notre organisation».
Plus de stabilité
Parmi les axes qui ont guidé cette transformation se trouve la consolidation des services 24/7 et l’amélioration de la présence au travail.
«On a essayé de faire une révision de l’offre de services en fonction de la capacité. On voulait plus de gens au travail, favoriser l’attraction et la rétention du personnel», détaille M. Boisvert.
Améliorer la prévisibilité des horaires était aussi un grand axe d’intervention. L’été, trois mois d’horaire sont donnés à l’avance. Cette stabilité contribue à réduire les absences. Et dans ces circonstances, «c’est plus facile de donner des soins de qualité et qu’il y ait un travail d’équipe mieux réparti», soutient M. Boisvert.
Cette conversion facilite aussi la communication auprès des employés, qui ne passe plus par un tiers.
Du côté du Syndicat, on indique actuellement ne pas être en mesure d’évaluer les impacts sur le travail quotidien «puisque la fin du recours à la MOI est relativement récente. Nous continuerons de suivre la situation de très près afin d’évaluer les impacts du retrait de la MOI sur la charge de travail de nos membres.»