ENVIRONNEMENT. Le Forum régional Réduction des GES: Inspirons-nous pour l’avenir organisé par le Conseil régional de l’environnement (CRE) de la Montérégie visait à créer des rencontres avec différents porteurs de projets – de la région et d’ailleurs – afin d’identifier les moyens à emprunter pour atteindre les objectifs gouvernementaux de réduction de gaz à effet de serre (GES).

La rencontre s’est tenue le 16 mars, à l’hôtel de ville de Longueuil, important partenaire de cette édition.

La directrice générale du CRE Montérégie Andréanne Paris est convaincue de l’intérêt et de la volonté, tant des municipalités, que de la population de contribuer à la lutte contre les GES. De la centaine de personnes réunies au Forum, la moitié étaient des élus.

Elle est d’avis que les municipalités peuvent activement contribuer, notamment par l’aménagement du territoire qui doit viser à densifier les quartiers et limiter l’étalement urbain.

Enjeu du transport

La mobilité durable a figuré parmi les enjeux et thématiques clés de cette journée.

Mme Paris donne de multiples exemples inspirants, tels que des entreprises d’autopartage, de covoiturage et de gestion de flotte.

«Chaque municipalité peut aménager des stationnements incitatifs pour le covoiturage sur ses terrains, comme à l’aréna, poursuit-elle, afin d’amener une réduction des gens qui vont acheter une deuxième voiture. Ça s’inscrit dans une économie collaborative.»

D’ailleurs, la création de la Coalition A-30 pour une fluidité durable, qui réclame des voies réservées pour les autobus et le covoiturage le long de l’autoroute 30, correspond à la vision du CRE Montérégie, pour «miser sur le transport collectif et le rendre le plus profitable possible», illustre-t-elle.

Elle admet que l’auto solo demeure un enjeu important en Montérégie, d’où la nécessité de réfléchir à des facilitateurs pour le transport collectif.

Agriculture et autres

Outre le transport, l’agriculture a été un important axe d’intervention, notamment avec l’agriculture urbaine ou le recyclage de plastiques agricoles.

Le Forum a aussi été l’occasion d’aborder la pratique de la symbiose industrielle, qui est de plus en plus répandue chez les entreprises.

«L’objectif est de créer une économie circulaire. Le déchet d’une entreprise devient, avec ou sans transformation, la matière première d’une autre. On cherche à optimiser les ressources, explique Andréanne Paris. C’est quelque chose qui se fait actuellement beaucoup dans la région de Brome Missisquoi.»

Par exemple une serre pourrait s’installer à proximité d’une industrie qui produit de la chaleur telle une aluminerie, pour bénéficier de cette chaleur qui serait acheminée directement dans les serres.

Dépaver l’environnement

Dans le cadre de la Journée mondiale de l’eau du 22 mars, le CRE Montérégie a par ailleurs annoncé un partenariat avec le Centre d’écologie urbaine de Montréal pour la transformation de sites asphaltés en espaces verts collectifs dans la région.

CRE Montérégie a été choisie comme l’un des organismes leaders par le Centre d’écologie urbaine afin de mener le projet de déminéralisation Sous les pavés.

Les infrastructures vertes visent à réduire l’asséchement des sols, les refoulements d’égout et la pollution d l’eau.

Il est aujourd’hui trop tôt pour déterminer quels seront précisément ces lieux transformés en espaces verts en Montérégie, mais le CRE souhaite notamment cibler les quartiers avec d’importants îlots de chaleur.

«Et il y aura une véritable mobilisation sociale: ce seront des bénévoles qui vont retirer l’asphalte, qui aura été découpé avec de la machinerie, détaille Mme Paris. On veut offrir des îlots de fraicheur, des lieux où les citoyens pourront aller manger, se rencontrer.»

Le CRE Montérégie dévoilera en avril le projet retenu.

Sous les pavés reçoit une aide de 180 000$ de Groupe Banque TD, qui servira à tous les organismes leaders de projets. Il est également financé par le Fonds vert dans le cadre d’Action-Climat Québec.