Karaté : Emmanuel Hénault à sa place parmi l’élite
Emmanuel Hénault a perdu ses airs d’enfant depuis la dernière fois que Le Courrier du Sud l’a rencontré. Alors un jeune prodige de 11 ans ayant remporté plus de 120 trophées en sport de combat, Emmanuel a aujourd’hui 15 ans, quelque 200 trophées à son actif et n’a rien perdu de sa passion. «C’est ce que j’aime le plus au monde», témoigne-t-il.
Dans une salle du Centre multifonctionnel Francine-Gadbois à Boucherville, devant l’entraîneur Dominic Lizotte, Emmanuel Hénault et ses collègues du sport-études karaté écoutent attentivement les consignes.
C’est ici que depuis quatre ans, Emmanuel et son entraîneur font équipe afin de l’amener à son plein potentiel.
L’association semble d’ailleurs porter fruit : seulement dans la dernière année, le jeune athlète a remporté une médaille d’or aux championnats du monde WUKF en Écosse, une médaille d’argent au championnat canadien WKF à Laval, ainsi qu’une médaille de bronze au très relevé US Open, entre autres.
Comme un buffet
L’entraîneur et son protégé sont sur la même longueur d’onde concernant l’évolution de la carrière d’Emmanuel. Une complicité dont l’origine remonte à leur première rencontre aux portes ouvertes du sport-études.
«Je lui ai demandé : t’es bon, t’es dans le journal, t’as des médailles et des trophées. Mais qu’est-ce qui arrive si, quand tu viens avec nous, tout d’un coup, t’es pu bon, tu perds. Comment vas-tu gérer ça? Il m’avait dit : "je vais juste travailler plus fort". Bonne réponse!» raconte l’entraîneur.
Depuis, l’adolescent a intégré le programme et participé à de nombreuses compétitions, toujours dans le même objectif.
«Tout ce qu’on fait là, c’est juste pour faire du développement. Toutes les avenues sont bonnes si ça peut l’aider à monter», souligne l’entraîneur, estimant que d’affronter des adversaires de haut niveau est plus important que de gagner ou de perdre en soi.
Le jeune athlète de l’arr. de Saint-Hubert, lui, ne rechigne pas devant les défis.
«Dom est connecté dans toutes les organisations. Quand il me propose une affaire, c’est comme un buffet, je me sers, je fais autant de compétitions que je peux. C’est le meilleur pour mon développement», affirme celui qui a déjà commencé à combattre chez les 16-17 ans.
Emmanuel Hénault priorise les compétitions où l'opposition est plus relevée. (Photo : Le Courrier du Sud – Denis Germain)
Défendre son titre
En 2024, Emmanuel souhaite se classer avec l’équipe canadienne des 16-17 ans en WKF, obtenir une médaille aux Jeux panaméricains et participer à la Karaté 1 Youth League WKF, qui réunit les meilleurs jeunes karatékas de partout dans le monde. Il veut de plus défendre son titre acquis en Écosse. «Mais là, on monte dans les 16-17 ans, ça va être une autre coche!» lui rappelle son entraîneur.
À long terme, le karatéka évoque les enseignements de son mentor.
«L’ultime, ce serait d’être champion du monde WKF, mais est-ce que c’est un but réaliste? Je ne le sais pas. Dom m’a toujours dit : il faut t’aies des buts réalistes. Si tu me dis «avoir une médaille olympique», ce n’est pas un but réaliste», soutient-il.
Une chose est cependant certaine pour Dominic Lizotte, le jeune est de calibre mondial.
«Aller dans la Youth League, où tous les top gun se tiennent, on est capable de rentrer là! On les a vus, les top gun, et on n’est pas impressionné! On ne pense pas qu’on est meilleur qu’eux, mais on n’est sûrement pas moins bon qu’eux. On est dans ce calibre-là!» suggère-t-il.
WKF, WUKF…
La WKF et la WUKF sont deux fédérations de karaté. La première régit le karaté olympique, l’autre le karaté traditionnel.
«Emmanuel peut continuer les deux sans aucun problème. Le choix de base, c’est le développement pour le karaté olympique. C’est la priorité. Mais il n’y a rien qui empêche de faire du karaté traditionnel», explique Dominic Lizotte.