L’anxiété affecte plusieurs personnes à divers niveaux

L’anxiété apparaît déjà comme le mal du siècle. Appréhensions, craintes inexpliquées des endroits publics, voire d’aller à l’école, maux de ventre, palpitations, voilà certains des effets qu’en ressentent plusieurs personnes de tous âges, mais qu’il est aussi possible d’apprivoiser. 

Amielle Bouchard et Gabriel Larose sont à l’origine de l’organisme Le Versant, qui offre des ateliers pour adultes souffrant de troubles anxieux. Éducatrice spécialisée, Mme Bouchard intervient également dans les écoles de Vaudreuil-Soulanges auprès d’élèves qui témoignent également de problèmes d’anxiété.

C’est que l’anxiété touche tout le monde. «Souvent les gens viennent aux ateliers après avoir été référés par des proches qui constatent que l’anxiété est devenue vraiment problématique, au point de ne plus être fonctionnel, raconte Amielle Bouchard. Quand t’es rendu que tu as peur de sortir à l’épicerie, au resto, cela entraîne une forme d’isolement dont les gens souffrent.»

Avocat en protection de la jeunesse, Gabriel Larose explique que l’anxiété est ni plus ni moins qu’un mécanisme de survie, de protection face à une menace qui est parfois réelle, mais souvent illusoire.

Gabriel Larose, président de l'organisme Le Versant. (Capture d'écran)

«Les gens vont souvent s’imaginer des scénarios face à une menace. Sur la route, ça peut être d’anticiper des bouchons, de tomber en panne, avec la crainte d’être en retard au bureau ou à la garderie.»

Des symptômes inquiétants

De nombreux symptômes, parfois insoupçonnés, prennent source dans des problèmes d’anxiété. Cela peut se traduire, par des maux de tête, des maux de ventre, de l’insomnie, voire jusqu’à des palpitations, des tremblements, sentiment de pression dans la poitrine, hyperventilation et même, des envies fréquentes d’aller à la toilette.

«Je compare souvent cela à un marathon, où le corps est tellement sollicité qu’il devient crispé, brûlé, vidé», explique Mme Bouchard.

Les maux de tête ou de ventre sont plus observés chez les jeunes, chez qui on n’estimerait pas autant de cas. «Il arrive régulièrement que des parents éprouvent de la difficulté à envoyer leur enfant à l’école, parce que celui-ci s’est endormi à 4h, angoissé à l’idée d’aller en classe. Lors de la pandémie, plusieurs se sont habitués à l’école à la maison et stressent maintenant à l’idée de se retrouver parmi des centaines d’autres élèves.»

(Photo Pixabay)

La société actuelle est source d’anxiété. Horaires de travail, surconsommation, problèmes financiers, trafic autoroutier, réseaux sociaux, défis de performance, information en continu, sont des éléments qui peuvent être considérés, estime Gabriel Larose.

Question de perception

Autant les problèmes d’anxiété peuvent être incompris par plusieurs, autant ceux qui les vivent doivent apprendre à se déprogrammer dans leur perception de la réalité, note Gabriel Larose. «Cela peut devenir toxique, parfois juste à l’idée d’aller dans une réunion de famille, d’être confronté sur certaines de nos valeurs.» 

C’est à quoi s’attardent les ateliers offerts par Le Versant, où les participants prennent conscience qu’ils ne sont pas seuls à vivre ce genre de réaction irrationnelle. «Briser la solitude, c’est la clé», dit-il.

L’organisme offre de 4 à 5 groupes de rencontres comptant de 6 à 10 participants. Des ateliers sont aussi offerts aux jeunes en collaboration avec le Carrefour Jeunesse Emploi. Pour information, on peut consulter le site internet leversant.org, ou appeler au 450-801-8393.